INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES, France
Carte mentale
Élargissez votre recherche dans Universalis
Depuis les années 1970, en France, l'égalité entre hommes et femmes est reconnue par tous, du moins sur le plan des principes. C'est une avancée considérable par rapport à une époque encore proche durant laquelle la tradition, comme le droit, s'accordait au contraire sur l'infériorité, considérée comme naturelle, des femmes. À l'aube du xxie siècle, au terme de trois décennies de bouleversements très importants, la situation des femmes dans la société française reste cependant contradictoire et apparaît ouverte sur des possibles multiples et opposés.
Les acquis sont importants, mais demeurent limités et fragiles. À l'école, au travail, au sein du couple ou de la famille ou encore dans l'espace public, les femmes occupent une position qui reste encore, le plus souvent, subalterne. Cette infériorité sociale des femmes peut se vérifier à différents niveaux, même si, pour l'essentiel depuis les années 1960, les rapports entre hommes et femmes se sont assez largement modifiés. Cette transformation des rapports sociaux de sexe dans le sens d'une plus grande égalité entre hommes et femmes est en effet bien loin d'être achevée. L'examen détaillé de l'évolution récente permet précisément de nuancer l'ampleur de ces transformations.
En premier lieu, on peut observer des transformations au sein des rapports inégalitaires traditionnels entre hommes et femmes, au niveau des pratiques et des structures qui les engendrent et les maintiennent. Ces transformations ont souvent réduit sensiblement les écarts entre hommes et femmes et ont donc permis à ces dernières d'effectuer des pas sur la voie de leur émancipation comme sujets à la fois personnel et collectif. Nous pensons ici en particulier à l'accès des femmes aux études et à une activité professionnelle salariée.
En deuxième lieu, et c'est un fait massif malgré les apparences, ces rapports inégalitaires, quelquefois simplement déplacés ou transformés, perdurent. Si le phénomène a été largement souligné pour ce qui est de la vie publique, et plus particulièrement de la vie politique, il est t [...]
1
2
3
4
5
…
pour nos abonnés,
l’article se compose de 10 pages
Écrit par :
- Alain BIHR : professeur de sociologie à l'université de Haute-Alsace, Mulhouse
- Roland PFEFFERKORN : professeur de sociologie à l'université Marc-Bloch, Strasbourg
Classification
Autres références
« INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES, France » est également traité dans :
FÉMINISME - France : du M.L.F. à la parité
Dans le chapitre « Féminisme des années 1980 : des victoires à la Pyrrhus ? » : […] À la fin des années 1980, en France, les victoires du féminisme semblaient acquises, célébrées dans la presse et reflétées par l'industrie publicitaire : on se plaisait à représenter les femmes sous les traits de Superwomen « assurant » sur tous les fronts, pour cumuler, de plus en plus souvent seules, vies familiale, professionnelle et affective... Cette célébration médiatique de la réussite de […] Lire la suite
FILIATION, droit
Dans le chapitre « L'attribution du nom par filiation » : […] Le nom porté par chaque individu est celui qui lui a été transmis par ses parents, et en principe par son père, comme l'exprime le vocable de « nom patronymique », que la loi du 4 mars 2002 a décidé de remplacer par « nom de famille ». Pour les enfants légitimes, et jusqu'à la loi du 4 mars 2002, la transmission du nom du père n'était inscrite dans aucun texte, même si elle était absolument indéro […] Lire la suite
HALIMI GISÈLE (1927-2020)
Dans le chapitre « Le combat féministe » : […] Gisèle Halimi est étroitement liée aux combats des femmes pour leur liberté et leurs droits à partir du début des années 1970. Elle est d'abord l'une des signataires du Manifeste des 343 en 1971, dénonciation de l'hypocrisie et de l'inégalité des femmes devant l'avortement. Les 343 femmes, très connues, reconnaissent qu'elles ont pratiqué l'avortement en infraction à la loi de 1920 et demandent l […] Lire la suite
SALARIAT
Dans le chapitre « Un monde de plus en plus diversifié » : […] Longtemps, le salariat a été essentiellement composé de classes populaires, ouvriers et employés. En 1954 encore, alors qu'on comptabilisait en France 12,9 millions de salariés sur une population de 19,5 millions de personnes en emploi, le nombre des ouvriers (y compris salariés agricoles) et employés (y compris les personnels de service) s'élevait à 10,7 millions, soit 83 p. 100. Être salarié, c […] Lire la suite
TRAVAIL - La fin du travail ?
Dans le chapitre « Montée de l'activité féminine et manque de temps » : […] On est passé d'un taux d'activité féminine entre vingt-cinq et quarante-neuf ans de 41,5 p. 100 en 1962 à 80 p. 100 en 2000, et l'on a assisté à de profondes modifications des comportements d'activité, du niveau d'études et des souhaits féminins de carrière sans que les modèles en place, les mentalités, les comportements, les institutions soient rénovés et adaptés à cette nouvelle donne. Les femm […] Lire la suite
Voir aussi
- CONTRACEPTION
- DIVISION SEXUELLE DU TRAVAIL
- DOMINATION sociologie
- EMPLOI
- POLITIQUES DE L' EMPLOI
- ENSEIGNEMENT
- ENSEIGNEMENT SECONDAIRE
- SOCIOLOGIE DE LA FAMILLE
- IMAGE DE LA FEMME
- HÉRITAGE SOCIO-CULTUREL
- IDENTITÉ sociologie
- INSERTION SOCIALE & PROFESSIONNELLE
- BERNARD LAHIRE
- MARCHÉ DU TRAVAIL
- MATERNITÉ
- MÈRE
- RELATION MÈRE-ENFANT
- PARITÉ HOMMES-FEMMES
- POLITIQUE SOCIALE
- POPULATION ACTIVE
Pour citer l’article
Alain BIHR, Roland PFEFFERKORN, « INÉGALITÉS HOMMES-FEMMES, France », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 05 mars 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/inegalites-hommes-femmes-france/