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MOSCHELES IGNAZ (1794-1870)

Né à Prague d'une famille juive, le petit Moscheles est l'élève au conservatoire de cette ville, du fameux Dionys Weber, connu pour son hostilité envers Beethoven : c'est à l'insu du professeur que l'adolescent se procure diverses partitions du maître de Bonn, dont celle de la Sonate pathétique. De 1808 à 1820, Moscheles réside surtout à Vienne, où il prend pour commencer des leçons avec Albrechtsberger et Salieri. Il finit par réussir à approcher Beethoven, qui en 1814 lui confiera la tâche de réduire pour piano la version définitive de Fidelio. Comme pianiste, il effectue aussi des tournées de virtuose. Il fait en 1824, à Berlin, la connaissance de Mendelssohn, et peu après son mariage s'installe à Londres, où il restera vingt ans (1826-1846). Il y joue un grand rôle, à la fois comme professeur à la Royal Academy of Music et comme organisateur de concerts. Le 18 mars 1827, c'est à lui que Beethoven, une semaine avant sa mort, adresse sa dernière lettre, en remerciement d'une aide financière venue de la Société philharmonique de Londres. En 1846, il est appelé par Mendelssohn pour diriger l'enseignement du piano au conservatoire de Leipzig et c'est dans cette ville qu'il meurt, laissant le souvenir d'un homme aimable et bon.

Son catalogue comprend environ cent cinquante numéros d'opus : production considérable, destinée surtout au piano mais non limitée à lui. Jusqu'en 1820, dominent les sonates pour piano et la musique pianistique de caractère virtuose. L'époque anglaise est celle des concertos pour piano (sept, échelonnés de 1819 à 1836), des études pour piano, et de diverses pages orchestrales dont une symphonie en ut (1829). De la période de Leipzig datent presque tous les lieder.

Selon le critique Hanslick, Moscheles est « un des derniers représentants de l'ancienne virtuosité classique du piano », mais il annonce « le début d'une nouvelle époque » ; selon Schumann, il se situe « au premier rang des compositeurs contemporains pour piano » ; Moscheles est, comme Hummel ou Field, un représentant typique de cette génération du début du xixe siècle qui, tandis que Beethoven poursuivait imperturbablement sa route et que se dressaient Weber et Schubert, fraya la voie au romantisme d'un Mendelssohn, puis d'un Chopin et d'un Liszt. Il fut aussi un musicien authentique qui, dans certaines Études, rejoint curieusement Schumann (op. 95, nos 4 et 6) et même Brahms (op. 70, no 5).

— Marc VIGNAL

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Marc VIGNAL. MOSCHELES IGNAZ (1794-1870) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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