Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

EYRING HENRY (1901-1981)

Le physico-chimiste américain Henry Eyring est né le 20 février 1901 à Colonia Juárez, au Mexique. En 1912, sa famille est expulsée du pays par les insurgés et s’installe en Arizona – Eyring deviendra citoyen américain en 1935. Il commence ses études supérieures à l'université d'Arizona où il obtient une maîtrise de métallurgie en 1927. Il s'oriente ensuite vers la chimie physique et décroche un doctorat dans cette discipline à l'université de Berkeley, en Californie. Un temps assistant à l'université du Wisconsin, il part en 1929 à Berlin passer un an dans le laboratoire de Michael Polanyi (1891-1976) au Kaiser Wilhelm Institut. En 1931, il est nommé professeur de chimie à l'université Princeton, qu'il quitte en 1946 pour celle de Salt Lake City dans l'Utah, où il terminera sa carrière.

Les thèmes de recherche d'Eyring ont été très nombreux, mais sa découverte fondamentale a été, en 1935, l'établissement de la théorie de l'état de transition : il a su prendre en compte, en utilisant des méthodes de calcul fondées sur la mécanique quantique, les énergies mises en jeu dans les ruptures et les formations de liaisons intervenant dans les réactions chimiques, ce qui lui a permis d'établir une méthode générale pour calculer les vitesses des réactions chimiques et l'influence de la température sur ces vitesses. Indépendamment, Michael Polanyi et M. G. Evans (1904-1952) proposent, également en 1935, une théorie similaire.

Après la formulation de la théorie de l'état de transition, Eyring va l'appliquer à un grand nombre de phénomènes physiques et chimiques : il montre comment les processus de diffusion, de plasticité et de viscosité et certains phénomènes électrochimiques ou de bioluminescence peuvent être ainsi interprétés.

Ses contributions à la spectrométrie de masse dans le domaine de l'activité optique et particulièrement du dichroïsme circulaire sont notables. Il s’est également intéressé à des phénomènes biologiques tels que la conduction nerveuse, la diffusion à travers les membranes biologiques et les mutations.

Eyring, très attaché à sa foi, était membre de la communauté des Mormons au sein de laquelle il occupa des fonctions importantes. Il a cependant cherché à tenir son église à l’écart du domaine scientifique, ou plutôt de réconcilier pensée religieuse et attitude scientifique, selon ses écrits rassemblés par son petit-fils Henry J. Eyring dans l’ouvrage Mormon Scientist: The Life and Faith of Henry Eyring, publié en 2008.

Il meurt à Salt Lake City (Utah) le 16 décembre 1981.

— Georges BRAM

— Universalis

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-Sud-XI-Orsay
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Georges BRAM et Universalis. EYRING HENRY (1901-1981) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHIMIE THÉORIQUE

    • Écrit par Lionel SALEM, François VOLATRON
    • 4 288 mots
    • 10 médias
    ...ce col furent soupçonnés par Kohnstamm et Scheffer aux Pays-Bas en 1910, puis découverts et étudiés en premier par Evans et Polanyi, et séparément par Eyring en 1935. Ce dernier l'appela « état de transition ». De nos jours, les théoriciens savent calculer la géométrie détaillée de ces états de transition,...
  • EAU - Propriétés physico-chimiques

    • Écrit par Antoine POTIER
    • 2 238 mots
    • 4 médias
    ...avec la température. Mais, en 1965, Stevenson a montré que la proportion de monomère était très faible (inférieure à 5 p. 1000 à 25 0C). Cela a conduit H.  Eyring à proposer un modèle où des essaims de 48 molécules d'eau ayant la densité de la glace Ih sont dispersés dans un solvant de structure quasi...

Voir aussi