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PIÉRON HENRI (1881-1964)

Psychologue, maître des études de psychologie expérimentale en France entre 1910 et 1950 environ. Né à Paris, agrégé de philosophie, Piéron entra en 1901 comme préparateur au laboratoire de psychologie expérimentale de l'École pratique des hautes études, sis alors en l'asile de Villejuif. Il travailla d'abord sous la direction de Toulouse et Vaschide. Il devint docteur en médecine en 1912, puis assistant de Pierre Janet ; la mort prématurée d'A. Binet le mit alors à la tête du laboratoire de psychologie de la Sorbonne. Il donna à la psychologie expérimentale, jusqu'alors surtout clinique et psychiatrique, une orientation plus large, très proche de la physiologie, la situant à la jonction de la réflexologie pavlovienne et du béhaviorisme, dont il fut le précurseur en annonçant très nettement dès 1908 sa volonté d'éliminer les données de l'introspection et en assignant à la psychologie l'étude des comportements, indifféremment animaux et humains.

Nommé en 1923 professeur au Collège de France pour y occuper la chaire de physiologie des sensations, créée pour lui, il étudie surtout les données élémentaires du psychisme : la vie affective et la sensation. Par ailleurs, il règne sur la psychologie française, fonde en 1920 l'Institut de psychologie de la Sorbonne, l'Institut national d'orientation professionnelle (avec Mme Piéron), dirige L'Année psychologique (depuis 1911) — y refusant tous travaux de type introspectif, littéraire ou philosophique —, dirige un vaste Traité de psychologie appliquée (7 vol., 1949-1959) devient le premier président de l'Union internationale de psychologie scientifique.

Défenseur, en face de Bergson, d'une psychologie objective, Piéron n'en défendit pas moins un certain humanisme, qui s'exprime dans son ouvrage posthume L'homme, rien que l'homme (1967).

L'œuvre scientifique de Piéron est consignée dans des articles réunis en un volume intitulé De l'actinie à l'homme (1958) et dans son maître livre, La Sensation guide de la vie (1945). On lui doit encore : L'Évolution de la mémoire (1910) ; Le Problème physiologique du sommeil (1913) ; Le Cerveau et la Pensée (1923) ; La Connaissance sensorielle et les problèmes de la vision (1926) ; Psychologie zoologique (1941) ; Psychologie différentielle (1949) ; Vocabulaire de la psychologie (1957) ; Examens et docimologie (1963).

— Georges TORRIS

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Pour citer cet article

Georges TORRIS. PIÉRON HENRI (1881-1964) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BEHAVIORISME

    • Écrit par Jean-François LE NY
    • 4 682 mots
    • 2 médias
    ...motifs au-dedans. » Mais, bien entendu, son usage nouveau s'inspire plutôt de la tradition cartésienne, celle des animaux-machines. C'est en 1907 que Henri Piéron réintroduit le terme dans le langage psychologique français à titre d'équivalent de l'américain behavior (ou de l'allemand...
  • FESSARD ALFRED (1900-1982)

    • Écrit par Pierre BUSER, Universalis, Yves GALIFRET, Yves LAPORTE
    • 1 014 mots
    • 1 média

    Alfred Fessard est une des figures marquantes de la neurophysiologie française.

    Né à Paris le 28 avril 1900, Alfred Fessard est remarqué très jeune par Jean-Maurice Lahy, directeur du laboratoire de psychologie appliquée de l’École pratique des hautes études. Fessard s'inscrit à la Sorbonne et prépare,...

  • PERCEPTION (notions de base)

    • Écrit par Philippe GRANAROLO
    • 3 227 mots

    La distinction entre sensation et perception a occupé une position centrale dans la psychologie contemporaine. Celle-ci, sans toujours en mesurer les implications, a vécu dans l’héritage des conceptions philosophiques qui se sont affrontées durant des siècles. Comme le remarque Martin Heidegger...

  • TEST PSYCHOLOGIQUE

    • Écrit par Jacques GRÉGOIRE
    • 7 033 mots
    ...été identifiée comme une faiblesse majeure des questions ouvertes, en particulier dans des épreuves certificatives comme le baccalauréat. À ce propos, Henri Piéron écrivait : « Pour prédire la note d’un candidat, il vaut mieux connaître son examinateur que lui-même ! » Si les questions fermées permettent...

Voir aussi