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LANGLOIS HENRI (1914-1977)

Né à Smyrne, mort à Paris, Henri Langlois a plus fortement et plus durablement influencé le cinéma que s'il avait été réalisateur, scénariste ou producteur. Dès son adolescence, la passion pour le cinéma, en quoi il voit un moyen d'expression privilégié, art populaire et création autonome, l'entraîne à tout sacrifier à un but unique : sauver les films de la destruction.

En 1935, il fonde avec Georges Franju le Cercle du cinéma. Puis, avec Georges Franju et Jean Mitry, Henri Langlois crée en 1936 la Cinémathèque française, association privée régie par la loi de 1901, et qui ne commencera à recevoir de modestes subventions que bien plus tard. L'organisme connaît un immense essor à la suite du sauvetage de nombreux films pendant l'Occupation allemande. Après la guerre, Mary Meerson, Lotte Eisner, Marie Epstein vont travailler avec Henri Langlois, qui ne séparera jamais la conservation des films et leur projection devant le public. Ainsi naissent et s'affirment dans les faits l'idée d'une culture cinématographique, d'un art du cinéma, et la reconnaissance des créateurs comme auteurs à part entière de leurs films. Langlois ne voulait ni choisir ni juger. Seulement préserver et montrer — tirer le cinéma de l'éphémère du négoce et du succès immédiat. Son œuvre serait sans doute déjà considérable (articles, textes, conférences), si elle s'était bornée à susciter des créateurs, un nouveau public, un nouveau cinéma. Mais surtout elle prouve que l'art du film est une part cardinale de la sensibilité, individuelle ou sociale, de l'homme d'aujourd'hui.

Henri Langlois a prouvé que tout film, quel qu'ait été son succès ou son audience, avait valeur d'œuvre.

— Pierre KAST

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Pour citer cet article

Pierre KAST. LANGLOIS HENRI (1914-1977) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CINÉMA (Aspects généraux) - La cinéphilie

    • Écrit par Marc CERISUELO
    • 4 018 mots
    ...tenants du cinéma d'art français et des grandes œuvres nordiques, germaniques et soviétiques forment d'autres piliers, tout aussi solides, de la cinéphilie. Henri Langlois lui-même, bien avant la création de la Cinémathèque française en 1936, se montrait pour le moins réticent devant les accès de ferveur «...
  • CINÉMA (Aspects généraux) - Les cinémathèques

    • Écrit par Jean-Pierre JEANCOLAS
    • 4 505 mots
    ...répertoire », ce sont des ciné-clubs qui assurent la survie du cinéma muet, tout en connaissant de plus en plus de difficultés pour se procurer des copies. Henri Langlois (1914-1977) en est un fidèle. Il s'y fait des amis, dont Georges Franju, avec qui il fonde en 1935 le Cercle du cinéma qui projette...
  • DELON ALAIN (1935- )

    • Écrit par Joël MAGNY
    • 1 612 mots
    • 1 média

    « L'histoire du cinéma est remplie de stars, les années passent, elles s'éteignent, on n'en reparle plus. L'art cinématographique est rempli de visages dont certains vivent et marquent l'écran d'une vie singulière. Acteurs, ou au contraire êtres dotés d'une acuité particulière, pourquoi leur nom est-il...

  • EISNER LOTTE H. (1896-1983)

    • Écrit par Universalis, Jacques SICLIER
    • 613 mots

    Née à Berlin, Lotte Eisner se lance dans des études d'histoire de l'art et se plonge dans la littérature. Après la guerre, dans l'Allemagne de la république de Weimar, Berlin devient le centre d'une activité intellectuelle et artistique dont l'effervescence va étonner l'Europe. Un jour, Lotte Eisner...

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