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HE LONG[HO LONG](1896-1969)

Né à Dayong (Hunan), l'ancien maréchal He Long est le fils d'un officier pauvre de l'armée mandchoue, membre important de la Gelaohui (la Société des aînés et des anciens) résolument antimandchoue et bien implantée en milieu militaire. Sous l'influence de son père, He Long entre dans l'armée ; en 1912, on le trouve à la tête de milliers de paysans poussés à la révolte par une terrible famine, pratiquant une forme de banditisme social. En 1918, las de ne pouvoir s'emparer de lui, le gouvernement lui offre un commandement dans l'armée provinciale. Dès lors et jusqu'en 1925, He Long, chef de garnison et véritable satrape, va vivre confortablement du prélèvement de taxes sur les caravanes qui convoient l'opium du Yunnan à Hankou.

En 1926, He Long entre au Guomindang, et son armée subit une sévère réorganisation sous le commandement de Zhen Yichun, un communiste diplômé de l'académie militaire de Whampoa (Huangpu). En 1927, sa fidélité va au gouvernement légal de Wuhan, et il refuse de suivre Tchiang Kaï-chek, qui anime l'aile droite du Guomindang et se livre à une purge anticommuniste. Le 1er août 1927, quand Ye Ting et Zhu De soulèvent leurs régiments qui formeront le premier noyau de l'Armée rouge, He Long se joint à eux en entraînant ses troupes. Le soulèvement de Nanchang est réprimé en trois jours, et c'est en pleine retraite que He Long adhère au Parti communiste chinois (P.C.C.).

Réfugié à Hong Kong, il est initié au marxisme-léninisme par Zhou Enlai, et, clandestinement, il rejoint Mao Zedong qu'il sert comme organisateur de l'Armée rouge et commissaire politique, élu au comité exécutif du P.C.C. en 1931. L'un des principaux dirigeants de la Longue Marche, He Long mène ses hommes jusqu'au Xikang, où il rejoint la IVe armée de Zhang Guotao ; après l'incident de Xi'an (1936), on le trouve à la tête de la 120e division, organisateur des bases antijaponaises dans la zone Shānxi-Suiyuan. En 1945, le congrès national de Yan'an l'élit au comité central du P.C.C., et, lors de la guerre contre les nationalistes, il assure de hautes responsabilités militaires au Shǎnxi et au Sichuan.

La victoire communiste de 1949 lui attribue un poste de juridiction militaire et civile important en compagnie de Liu Bocheng et de Deng Xiaoping. Vice-Premier ministre du Conseil d'État en 1954 puis vice-président du conseil de la Défense, il accède avec neuf de ses prestigieux compagnons d'armes au maréchalat et entre au bureau politique du P.C.C. élu par le VIIIe congrès du parti (1956). Le 1er août 1965, à l'occasion de l'anniversaire de la fondation de l'Armée rouge (1er août 1927), He Long publie un éditorial dont l'idée-force se résume dans la célèbre formule « le parti commande aux fusils ». Cette conception du rôle de l'armée paraît ainsi ranger indiscutablement le maréchal dans la ligne maoïste qui était alors aussi celle de l'ex-maréchal Lin Biao. Cependant, quelques mois plus tard, ce prestigieux officier est emporté dans la tourmente de la révolution culturelle : accusé en 1967 par les Gardes rouges de « révisionnisme contre-révolutionnaire », il paraît assimilé à la « bande noire » de Peng Zhen, Lu Dingyi et Luo Ruiqing, dont la conception restrictive de la révolution culturelle était attaquée.

— Michel HOANG

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Michel HOANG. HE LONG [HO LONG] (1896-1969) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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