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HAMDANIDES

Famille arabe, les Hamdanides ont donné naissance au xe siècle à deux petites dynasties, l'une à Mossoul, l'autre à Alep où a vécu le personnage le plus illustre de cette famille, l'émir Sayf al-Dawla.

Descendants de ‘Adī b. Ousāma b. Taghlib (d'où le nom de Taghlibides qui leur a parfois été donné), les Hamdanides apparaissent dans l'histoire avec Hamdān b. Hamdoūn b. al-Harīth qui combat en Djazīra (haute Mésopotamie) dans la seconde moitié du ixe siècle contre le calife abbasside al-Mou'tadid, mais est finalement vaincu et fait prisonnier (895). Son fils Hussayn, rallié au calife, participe à des expéditions en Syrie et en Égypte (896-908), mais, entré en conflit avec le vizir ‘Alī b. ‘Isā, se révolte, est vaincu, pris et exécuté en 918. Un de ses frères, Abou'l-Haydjā' a été gouverneur de Mossoul de 905 à 929, avec quelques interruptions ; il a connu un moment de gloire lorsqu'il a empêché les Qarmates révoltés de s'emparer de Bagdad ; il a péri peu après en essayant de faire accéder au califat son candidat à la place du calife légitime al-Mouqtadir. Personnalité dynamique, caractéristique des grands seigneurs arabes de cette époque, brave, généreux, intrigant, il a été célébré par le poète Abou Firās, et doit être considéré comme le véritable fondateur de la dynastie hamdanide dont ses deux fils, al-Hassan (Na-sir al-dawla) à Mossoul et ‘Alī (Sayf al-dawla) à Alep, ont été les personnages les plus remarquables.

Pendant plusieurs années, de 929 à 935, Hassan eut affaire à de nombreux adversaires qui, à diverses reprises, le dépossédèrent de Mossoul, mais il réussit à imposer son autorité sur toute la région. L'exercice réel du pouvoir, à Bagdad, étant alors entre les mains de Hassan, l'amir al-oumarā (le chef de l'armée), au prix d'intrigues et de meurtres, parvint à occuper ce poste en 942, après avoir reçu le titre de Nāsir al-dawla (défenseur de la dynastie) pour avoir rétabli le calife dans sa capitale. Dépossédé de sa fonction par un de ses officiers, le Turc Toūzoūn, il rentra à Mossoul et se trouva mêlé à diverses intrigues ; lorsque le Bouwayhide Mou'izz al-dawla se fut assuré le pouvoir à Bagdad en 946, Hassan conclut un accord avec celui-ci et fut confirmé dans sa possession de Mossoul, mais à plusieurs reprises il entra en conflit avec lui (948, 958 et 964). Finalement, il fut déposé et exilé à Ardoumoucht où il mourut en 969.

Ses deux fils, Aboū Taghlib et Hamdān, se disputèrent le pouvoir ; Aboū Taghlib, vainqueur, s'assura en outre la suzeraineté sur l'émirat d'Alep, mais trouva son principal adversaire dans le Bouwayhide Bakhtiyār, maître de Bagdad et du califat, avec qui alternèrent conflits et ententes ; il perdit Mossoul, dut fuir en Arménie, puis en territoire Byzantin, se rendit en Syrie fatimide et, après d'autres aventures, mourut en 979. Deux frères d'Aboū Taghlib tentèrent en vain de réoccuper Mossoul, qui passa au pouvoir de la dynastie ‘ouqaylide.

L'émirat hamdanide d'Alep a été créé par ‘Alī b. Abī'l-Haydjā', Sayf al-dawla (« Sabre de la dynastie »), à la suite de conflits multiples où intervinrent le calife, l'Ikhchīd d'Égypte et Nāsir al-dawla, ce dernier ayant finalement donné son appui à son frère pour occuper Alep en 944 ; Sayf al-dawla devint en 947 maître de toute la Syrie du Nord, du Diyār Bakr et de la plus grande partie du Diyār Moudar. Il devait régner vingt ans (947-967) sur son État ; il remporta de brillants succès contre les Byzantins et contre les tribus rebelles de Syrie dans la première partie de son règne, mais la seconde vit l'occupation temporaire d'Alep par les Byzantins et la perte de la Cilicie. Bien secondé par les membres de sa famille, il fit d'Alep, sa capitale, un grand centre politique et surtout intellectuel, car nombre d'écrivains[...]

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Écrit par

  • : membre de l'Institut, professeur émérite à l'université de Provence-Aix-Marseille-I

Classification

Pour citer cet article

Robert MANTRAN. HAMDANIDES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ABŪ FIRĀS AL-ḤAMDĀNĪ (932-968)

    • Écrit par André MIQUEL
    • 690 mots
    Prince-poète, Abū Firās al-Ḥamdānī appartient à la grande famille des Ḥamdanīdes qui régna sur la haute Mésopotamie et la Syrie du Nord au xe siècle de notre ère. Le destin du poète est indissociable de celui de la dynastie, en butte aux rivalités internes, aux entreprises des nomades du...

Voir aussi