Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BRUNE GUILLAUME MARIE ANNE (1763-1815) maréchal d'Empire (1804)

Né à Brive-la-Gaillarde, clerc de procureur, puis imprimeur à Paris, Brune offre un exemple typique d'homme que rien ne semblait appeler à la carrière ni à la gloire des armes et dont la Révolution seule fit un soldat. (Parmi les autres maréchaux d'Empire, on pourrait citer encore le cas de Gouvion-Saint-Cyr, artiste peintre jusqu'en 1792.) Au début de la Révolution, Brune se lance dans le journalisme et dans la politique militante. Ami de Danton et de Marat, il est l'un des fondateurs du club des Cordeliers. Puis il s'engage parmi les volontaires de 1791 ; en août 1793, il est général de brigade après avoir battu la petite armée des fédéralistes à Pacy-sur-Eure. Bonaparte, qui le trouve sous ses ordres le 13-Vendémiaire, l'emmène en Italie et l'y nomme général de division. La crise militaire de 1799 porte soudain Brune au premier rang ; presque à court de généraux après une accumulation de défaites, le Directoire lui confie l'armée de Batavie ; Brune bat le corps anglais de débarquement à Bergen et à Castricum. Après le 18-Brumaire, Bonaparte le charge de rétablir le calme en Vendée ; puis, rentrant en France après Marengo, il le met à la tête de l'armée d'Italie ; la victoire de Brune à Monzembano en décembre 1800, presque autant que celle de Moreau à Hohenlinden, contraindra l'Autriche à traiter. En 1801, Brune est nommé président de la section de la guerre au Conseil d'État ; le voici parmi les grands du nouveau régime. Mais est-ce parce que Brune est resté trop cordelier de pensées et de manières ? trop peu courtisan en tout cas ? Bonaparte, bien qu'il le comprenne parmi ses premiers maréchaux, ne l'emploie plus qu'en des postes diplomatiques puis militaires lointains et de second ordre. En 1807, c'est la disgrâce complète : dans le texte de la convention qu'il signe avec l'armée suédoise après s'être emparé de Stralsund, Brune a parlé de « l'armée française » au lieu de « l'armée de Sa Majesté Impériale et Royale ». Seul (avec le jacobin Jourdan) de tous les maréchaux d'Empire, il ne recevra pas le plus mince titre de noblesse impériale et restera en disponibilité jusqu'en 1814. À la première Restauration, Brune ne brigue aucun emploi auprès des Bourbons ; mais, aux Cent-Jours, il se rallie à Napoléon sans lui garder rancune et est chargé de défendre la frontière du Var ; après Waterloo, il se résigne mal et maintient le drapeau tricolore à Toulon jusqu'au 31 juillet. Menacé d'arrestation, il se rend à Paris ; sur son chemin, à Avignon, il est reconnu et assassiné par les royalistes de la bande de Trestaillons ; ses assassins ne seront pas inquiétés.

— Jean MASSIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Jean MASSIN. BRUNE GUILLAUME MARIE ANNE (1763-1815) maréchal d'Empire (1804) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • RÉVOLUTION FRANÇAISE

    • Écrit par Jean-Clément MARTIN, Marc THIVOLET
    • 29 554 mots
    • 3 médias
    Le général Brune repousse le débarquement anglo-russe en Hollande en septembre-octobre, obligeant les Anglo-Russes à l'évacuer le 18 octobre (capitulation d'Alkmaar) ; le coup de main anglais sur Ostende échoue ; les armées russe et autrichienne sont repoussées à Zurich du 25 au 27 septembre par Masséna...

Voir aussi