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MARTINI GIOVANNI BATTISTA (1706-1784)

Bien que ses compositions, élégantes et savantes, ne soient pas du premier intérêt, le padre Martini est une personnalité considérable du xviiie siècle musical par l'influence qu'il a exercée.

Élève de son père Antonio, puis de Zanotti et de Certi, c'est le musicien le plus cultivé de son temps : violoniste, chanteur, claveciniste, organiste d'abord ; mais aussi mathématicien, théologien, philosophe. Prêtre, il devient maître de chapelle à San Francesco de Bologne et ne quittera guère la ville. C'est qu'on vient à lui de toutes parts, pour profiter de son immense érudition et de son rare sens pédagogique.

On le consulte, on lui écrit de toute l'Europe, et il est toujours prêt à débroussailler une question, à résoudre un problème, avec une bonté, une affabilité et une modestie qui s'exercent de loin comme de près. Frédéric-Guillaume de Prusse, la princesse Marie-Antoinette de Saxe, le pape Clément XIV le traitent amicalement, les musiciens le respectent. Il recevra, en 1770, Mozart avec chaleur — le jeune Mozart de quatorze ans, qui se fera son élève durant trois mois et lui écrira, bien des années après, qu'il reste « l'homme qu'il aime, estime et vénère le plus au monde ». Ses innombrables relations, le plaisir que chacun avait à lui communiquer des livres ou manuscrits rares contribuèrent à faire de sa bibliothèque musicale (17 000 volumes !) une des plus riches de l'Europe.

Le padre Martini avait entrepris une monumentale histoire de la musique, dont il ne rédigea malheureusement que trois volumes, et qui s'arrête au xie siècle. On n'a conservé que les matériaux des suivants. Son autre ouvrage : Esemplare ossia Saggio di contrappunto est un catalogue d'exemples tiré des maîtres anciens d'Italie et d'Espagne. Sa correspondance et quantité de textes manuscrits sont extrêmement précieux.

Ses œuvres musicales consistent en messes, un Requiem, des Litanies, trois oratorios, des sonates pour orgue et clavecin et trois petits opéras bouffes : aucune ne s'élève au niveau du théoricien et du pédagogue.

— Philippe BEAUSSANT

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Écrit par

  • : directeur de l'Institut de musique et danse anciennes de l'Île-de-France, conseiller artistique du Centre de musique baroque de Versailles

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Pour citer cet article

Philippe BEAUSSANT. MARTINI GIOVANNI BATTISTA (1706-1784) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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