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HERBERT GEORGE (1593-1633)

Poète religieux anglais, né le 3 avril 1593 au château de Montgomery (pays de Galles), mort le 1er mars 1633 à Bemerton (Wiltshire).

George Herbert est le frère cadet d'Herbert de Cherbury (1583-1648), poète métaphysique séculier connu. En 1610, à l'occasion du nouvel an, George envoie deux sonnets à sa mère sur le thème de l'amour de Dieu, plus adapté à la poésie que l'amour d'une femme. Ces poèmes annoncent l'orientation de sa vie et de son œuvre, réputée pour la pureté et la précision du choix des mots.

George Herbert est instruit dans sa famille, ensuite à la Westminster School, puis à Trinity College à Cambridge. En 1620, il est élu orateur de l'université, « la meilleure position » à son avis. Ses deux prédécesseurs avaient fait leur chemin dans le monde et Herbert est très proche de la cour. Pendant sa carrière universitaire, ses seuls poèmes publiés sont des œuvres écrites en grec et en latin pour des occasions spéciales. En 1625, les protecteurs de Herbert à la cour sont tous morts ou en disgrâce et, déjà diacre, il se tourne vers l'Église. Il démissionne du poste d'orateur en 1627. Ordonné prêtre en 1630, il obtient la paroisse de Bemerton. Il devient l'ami de Nicholas Ferrar (1592-1637), qui a fondé une communauté religieuse non loin de là, à Little Gidding, et il se consacre à sa paroisse rurale et à la reconstruction de son église. Toute sa vie durant, il écrit des poèmes. Sur son lit de mort, il fait envoyer un manuscrit à Ferrar, lui demandant de décider s'il faut le publier ou le détruire. Ferrar le fait publier sous le titre The Temple : Sacred Poems and Private Ejaculations (« Le Temple : poèmes sacrés et éjaculations privées » [« éjaculations », au sens de prières courtes dites avec force à intervalles réguliers]) en 1633.

Herbert décrit ses poèmes comme un tableau des nombreux conflits spirituels qui se déroulent entre Dieu et son âme, avant qu'il puisse soumettre sa volonté à celle de Jésus, son maître, au service duquel il a désormais trouvé la liberté parfaite. Herbert partage ses contradictions avec John Donne (1572-1631), archétype du poète métaphysique et ami de la famille. En plus de poèmes personnels, The Temple comporte des poèmes ayant trait à la doctrine, en particulier « The Church Porch », le premier du recueil, et « The Church Militant », le dernier. D'autres poèmes abordent le rituel de l'Église.

La ressemblance principale entre les poèmes de Herbert et ceux de Donne consiste en l'emploi d'une langue ordinaire avec le rythme de la parole. Les lignes de certains de ses poèmes, comme « The Altar » et « Easter Wings », représentent la forme du sujet, à la manière des calligrammes d'Apollinaire, une pratique que Joseph Addison au xviiie siècle traite de faux esprit. Au xixe siècle, Samuel Taylor Coleridge écrit à propos de la diction de Herbert que « Rien ne peut être plus pur, plus viril et plus naturel. » Herbert est un maître plein de ressources qui possède l'art de la poésie sous tous ses aspects. Bien qu'il pâtisse de la réprobation dont sont victimes les poètes métaphysiques jusqu'au xxe siècle, il reste populaire auprès des lecteurs. À Bemerton, Herbert écrit aussi A Priest to the Temple : Or The Country Parson, his Character and Rule of Life (1652).

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. HERBERT GEORGE (1593-1633) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ANGLAIS (ART ET CULTURE) - Littérature

    • Écrit par Elisabeth ANGEL-PEREZ, Jacques DARRAS, Jean GATTÉGNO, Vanessa GUIGNERY, Christine JORDIS, Ann LECERCLE, Mario PRAZ
    • 28 170 mots
    • 30 médias
    ...publié en 1648) et dans l'âge mûr de Rimes saintes (Noble Numbers, 1647) –, tandis que les « métaphysiques » continuent la manière de Donne : George Herbert (1593-1633), qui tire des applications morales de l'aménagement d'une église (The Temple, 1633), donne à la manière métaphysique...
  • MÉTAPHYSIQUES POÈTES

    • Écrit par Robert ELLRODT
    • 3 064 mots
    • 1 média
    Donne l'aventurier avait exploré tous les registres, du profane au sacré. Herbert (1593-1633), pasteur de Bemerton, se cantonne en une province et bâtit son Temple de pieuses méditations. Il nous rend le monde des certitudes familières. Carrière, caractère, esprit, tout le sépare du doyen de Saint-Paul....

Voir aussi