Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

MUCHE GEORG (1895-1957)

Georg Muche est né le 8 mai 1895 à Querfurt, en Saxe, d'un père fonctionnaire, administrateur des territoires domaniaux et, par ailleurs, peintre amateur sous le pseudonyme de Ramholz (nom du village où la famille se fixe en 1901). Après ses études secondaires à Fulda, il s'oriente à son tour vers la peinture. En septembre 1913, il s'inscrit dans une école privée, à Munich, en vue d'intégrer l'École des beaux-arts. Ayant échoué à l'examen, il envisage alors de continuer ses études à Paris, mais la guerre éclate. À défaut de se former dans les académies parisiennes, il loue un atelier à Berlin.

Peu à peu, tout en suivant quelques cours et en travaillant obstinément, il devient l'un des familiers de la revue d'avant-garde Der Sturm et de son directeur, Herwarth Walden. C'est celui-ci qui lui met le pied à l'étrier en mai 1915. Muche lui sert d'assistant pour ses expositions. Puis à trois reprises, entre 1916 à 1918, il présente ses propres tableaux : des toiles abstraites, composées de formes géométriques aux couleurs pures et lumineuses. En outre, il enseigne à l'école de peinture que Walden a greffée sur sa galerie en septembre 1916.

Le 25 février 1917, Georg Muche est appelé à ses obligations militaires. Incorporé dans l'infanterie, il est envoyé sur le front de l'Ouest, dans la Somme. Officier-aspirant, il est décoré de la Croix de Fer dix mois plus tard. Il est démobilisé en décembre 1918. Entre-temps, ses tableaux et dessins n'ont cessé, grâce à Walden, d'être montrés dans différentes expositions – notamment à Zurich en 1918, à la galerie Dada.

Émotionnellement ébranlé par la guerre, le peintre traverse une crise. Il ne reprend vraiment une activité, après avoir retrouvé son atelier de Berlin, qu'en août 1919. Dans ses toiles et gravures, il abandonne l'abstraction pour un art figuratif aux compositions plus classiques. Au début de 1920, il effectue brièvement un voyage aux Pays-Bas, puis renonce à l'enseignement qu'il donne sous l'égide de la revue Der Sturm. L'architecte Walter Gropius, fondateur du Bauhaus à Weimar en octobre 1919, l'a recruté comme « maître de forme » à l'atelier d'ébénisterie de la nouvelle école, et comme responsable de son atelier de tissage.

En 1923, chargé par Gropius de préparer une exposition qui, publiquement, doit convaincre de l'efficacité du Bauhaus dans sa production, Georg Muche établit le plan d'une « maison modèle », caractéristique d'un habitat moderne. Le projet est financé par un ami de Gropius, Adolf Sommerfeld, entrepreneur et mécène du Bauhaus. Fonctionnelle et simple, structurée à partir de deux parallélépipèdes superposés, avec une pièce centrale autour de laquelle s'organise toute la vie de la famille, la construction est terminée en août 1923. Elle résulte de la collaboration d'une vingtaine d'étudiants. L'intention était de montrer dans quel esprit était réalisé au Bauhaus le travail « artisanal » des ateliers. À la déception de Muche, la plupart des journaux jugent horrible et inadaptée cette fameuse « maison modèle ».

En 1927, à la suite de dissensions sur l'orientation pédagogique du Bauhaus, il quitte l'établissement, qui a été transféré de Weimar à Dessau en 1925. Rejoignant l'école privée que Johannes Itten a ouverte à Berlin, il y enseigne trois ans. Il est coopté ensuite par l'école des Beaux-Arts de Breslau, jusqu'à ce que ses cours, en 1933, soient supprimés sous prétexte de difficultés financières. Il obtient alors un nouvel enseignement dans une école privée de Berlin que dirige l'architecte Hugo Häring. Il travaille principalement la peinture murale, les techniques de la fresque. Ce domaine étant peu pourvu en spécialistes, il part en Italie en 1934 pour approfondir[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Lionel RICHARD. MUCHE GEORG (1895-1957) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Voir aussi