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GAO KEGONG[KAO K'O-KONG](1248-?)

En Chine, la peinture de paysage dans le style des lettrés connaît son épanouissement pendant la dynastie des Yuan (1280-1368). Les quatre grands maîtres (Huang Gongwang, Wu Zhen, Ni Zan, Wang Meng), considérés à partir de l'époque Ming comme les novateurs du xive siècle, respectaient Gao Kegong et Zhao Mengfu comme des maîtres. Ceux-ci leur apparaissaient en effet à la fois comme les héritiers de la tradition Song et comme les instigateurs d'un style nouveau.

Gao Kegong, né à Datong dans le Shānxi, est issu d'une famille musulmane originaire du Turkestan de l'Est. Il reçut une instruction classique, entra au service de l'État sous Kūbīlāy khān à Pékin et occupa un poste de secrétaire à la commission des Travaux publics en 1275. Il fut nommé par la suite grand secrétaire dans la commission des Inspections en 1288 et, en tant que vice-émissaire, envoyé en mission, en 1296, pour inspecter les fonctionnaires provinciaux. En 1302, il fut administrateur dans le ministère des Affaires intérieures et, en 1304, fut nommé président de la commission de Justice. D'après un auteur de la dynastie Ming, Gao Kegong passa ses dernières années à Hangzhou, où il s'adonnait à la peinture en même temps qu'à la littérature et à la poésie. D'après la Nouvelle Histoire des Yuan, il serait mort en 1310 ; mais cette date est encore controversée, puisque des œuvres signées par lui sont datées jusqu'en 1333.

D'après les catalogues de diverses époques, une centaine de peintures lui sont attribuées ; à l'exception de dix peintures de bambous, toutes sont des paysages. Mais il n'en subsiste actuellement qu'une dizaine qui s'inscrivent dans la tradition de Mi Fu. Comme Mi Fu, Gao possède une palette très riche. Malheureusement, notre connaissance de l'art de Mi Fu est en majeure partie fondée sur des textes plutôt que sur des œuvres authentiques. Il est donc très difficile de faire la part de la fidélité et de l'innovation chez Gao Kegong. On peut dire cependant que, sous l'influence de Dong Yuan, il créa de vastes compositions traitées dans un style aux traits longs, aux touches larges et vigoureuses, un style qui annonce les paysages du xive siècle.

— Ching-lang HOU

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Écrit par

  • : licenciée à l'université normale de Taïwan, section des beaux-arts

Classification

Pour citer cet article

Ching-lang HOU. GAO KEGONG [KAO K'O-KONG] (1248-?) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • MI FU [MI FOU] (1051-1107)

    • Écrit par Pierre RYCKMANS
    • 2 135 mots
    ...points à la manière de Mi », mais il ne s'agit là que d'un procédé particulier, bientôt transformé en cliché). Seuls sous les Yuan des peintres comme Gao Kegong et Fang Congyi, puis sous les Ming un Dong Qichang semblent avoir vraiment connu et compris sa leçon. En particulier le chef-d'œuvre de Gao,...

Voir aussi