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DAUBRÉE GABRIEL AUGUSTE (1814-1896)

Géologue français né à Metz et mort à Paris. Après la soutenance de sa thèse (Phénomènes calorifiques du globe terrestre), Gabriel Daubrée enseigne la géologie à la faculté des sciences à Strasbourg. Ses premières recherches portent surtout sur des problèmes de métallogénie. La deuxième édition du Voyage métallurgique en Angleterre, de Dufrenoy et Élie de Beaumont, reprend des extraits de son importante note sur « Les Filons métallifères du pays de Cornouailles ».

En 1841, certains faits observés en Saxe lui permettent de confirmer son hypothèse, née en Cornouailles : il publie une note, « Minerais d'étain », dans les Annales des mines, qui met l'accent sur la présence et l'abondance de minéraux fluorés et borés au sein des roches encaissant les veines stannifères. Il associe bore et fluor à l'étain et tente de vérifier cette parenté expérimentalement, suivant la voie ouverte par James Hall : c'est la naissance de la géologie expérimentale. Il publie le résultat de ses expériences dans les Annales des mines en 1849, dans un article intitulé « Sur la production artificielle de quelques espèces cristallines » : mise en évidence du rôle de la vapeur d'eau en tant qu'agent transporteur d'éléments volatils (théorie déjà énoncée par Élie de Beaumont en 1847), rôle prépondérant de ce transport dans le métamorphisme, premières synthèses de cristaux en laboratoire. Géologue de terrain, il achève en 1849 la carte géologique du Bas-Rhin au 1/80 000, suivie en 1862 de sa description géologique.

Devenu doyen de la faculté des sciences de Strasbourg, Daubrée continue ses études expérimentales et ses synthèses ; il innove en travaillant par voie humide, et publie en 1857 une note sur le rôle des vapeurs et des infiltrations thermales dans la genèse de roches cristallines ; il insiste sur la liaison étroite entre les anciens filons et les sources thermales actuelles.

Ces expériences aboutissent en 1860 à la publication dans les Annales des mines d'un mémoire « Sur le métamorphisme » où il met en avant le rôle essentiel de la vapeur d'eau dans la pétrogenèse ainsi que l'importance de l'étude expérimentale dans la connaissance des roches. En 1861, Daubrée entre à l'Académie des sciences ; il est en même temps nommé au Muséum ; il se voit attribuer en 1862 la chaire de minéralogie à l'École des mines de Paris.

Son arrivée au Muséum lui ouvre un nouveau champ d'études : les météorites. Il en enrichit la collection, qu'il rend exceptionnelle, et entreprend ensuite une étude systématique de ces météorites ; il est le premier à choisir comme critère de classification le pourcentage en fer natif de ces corps : idée originale pour l'époque, jamais du fer natif n'ayant été décrit comme partie intégrante de l'écorce terrestre. Entre fer et roches basiques, il constate un lien qu'il cherche de nouveau à expliquer par l'expérimentation. Il en conclut que les météorites correspondent à divers états d'oxydation d'une masse ferreuse ; les péridots seraient le premier stade de cette oxydation. Daubrée propose de placer ces roches de côté dans la classification et de les nommer roches cosmiques. Reprenant la théorie d'Élie de Beaumont sur la genèse de l'écorce terrestre, il propose de considérer les péridots comme les scories universelles.

En 1878, Daubrée donne une nouvelle orientation à ses recherches : il met en évidence l'existence de réseaux de fractures associés dans les socles anciens à des filons, et leur relation avec des contraintes ; il assimile à ces réseaux de fractures certains traits morphologiques (le système de rivières de Picardie, les vallées de la forêt de Fontainebleau) ; il essaie de classer les grandes cassures de l'écorce terrestre.

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  • MINÉRALOGIE

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    Au point de vue chimique, il est difficile de dissocier les progrès de la minéralogie du développement de la chimie minérale. A. Daubrée (1814-1896) et son école de géologie expérimentale sont à la base des études actuelles sur les synthèses et les conditions d'équilibre des minéraux.
  • SCHISTES

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    ...contrainte, sensiblement perpendiculaire aux plans de clivage, qui provoque l'orientation des minéraux phylliteux le long de ces surfaces de glissement, comme l'avait déjà montré expérimentalement A. Daubrée en 1879 : de l'argile comprimée dans un cylindre s'écoule à travers un orifice rectangulaire en...