CHURCH FREDERIC EDWIN (1826-1900)
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Peintre américain dont l'œuvre constitue l'expression la plus originale et la plus complète du romantisme dans la peinture américaine. Church a le paysage pour domaine. Élève de Thomas Cole entre 1844 et 1846, il commence par recueillir les formules ambiguës de son maître et sa vision d'un immense paysage dramatisé. Mais, tandis que chez la plupart des peintres de l'école de l'Hudson l'exemple de Cole aboutit à un type de paysage composé, tout de poncifs, Church le renouvelle par une étude passionnément objective de la nature. À partir de 1890 environ, il entreprend de grands voyages à travers le continent américain, accumulant des études sur le motif, où l'action de la lumière est notée avec une précision quasi photographique. Ces études s'apparentent à celles d'Asher B. Durand, par exemple, et, comme lui, Church les utilise pour de grands paysages composés. Mais au lieu d'« idéaliser » l'observation initiale suivant les vieux procédés du paysage classique, il rejoint plutôt la jeune tradition « luministe » américaine, son hyperréalisme de la lumière qui donne la même intensité à tous les détails.
Frederic Edwin CHURCH, Crépuscule sur une étendue sauvage, huile sur toile. Cleveland Museum of Art, États-Unis.
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Lever de soleil en montagne, huile sur panneau de l'Américain Thomas Cole (1801-1848). Collection privée.
Crédits : Christie's Images, Bridgeman Images
Les motifs de prédilection de Church, inspirés par les terribles magnificences de la nature — montagnes, forêts vierges, glaciers, chutes d'eau (Le Niagara, 1857, Cocoran Gallery of Art, Washington ; Le Cœur des Andes, 1859, Metropolitan Museum, New York ; Le Cotopaxi, collection Aston, New York) —, rejoignent le répertoire du grand romantisme européen (Friedrich, Turner...) et contiennent le même pouvoir de suggestion, le même symbolisme élémentaire et puissant. À un moment où le romantisme ne s'exprime plus guère dans la peinture européenne que sous une forme dérisoire, l'œuvre de Church constitue une réalisation saisissante du rêve exprimé par Baudelaire, qui, dans le Salon de 1859, regrettait que l'imagination fuie le paysage et évoquait avec nostalgie « le paysage romantique et même le paysage romanesque ».
Frederick Edwin CHURCH, Niagara Falls (Les Chutes du Niagara), huile sur toile. National Gallery of Scotland, Édimbourg, Royaume-Uni.
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Voyageur contemplant une mer de nuages, C. D. Friedrich
Le thème du Wanderer, qui associe errance et voyage intérieur, irrigue tout le romantisme allemand. On le retrouve en peinture chez Friedrich, en musique chez Beethoven et Schubert. Caspar David Friedrich, Voyageur contemplant une mer de nuages, huile sur toile, 95 cm × 75 cm. Kunsthalle,...
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— Pierre GEORGEL
Écrit par :
- Pierre GEORGEL : conservateur en chef du Patrimoine
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ÉTATS-UNIS D'AMÉRIQUE (Arts et culture) - Les arts plastiques
Dans le chapitre « Le paysage, nouvelle expression de l'identité » : […] Si, dès le début du xix e siècle, des peintres intellectuels aux penchants académiques comme Copley, John Trumbull, Washington Allston, John Vanderlyn ou Samuel Morse ont cherché dans la peinture d'histoire une échappatoire aux servitudes du portrait, ce « grand genre », comme on l'appela aux États-Unis, n'exista vraiment qu'à Londres avec West et Copley, plus fugitivement à Washington, au tra […] Lire la suite
Pour citer l’article
Pierre GEORGEL, « CHURCH FREDERIC EDWIN - (1826-1900) », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le 12 avril 2021. URL : https://www.universalis.fr/encyclopedie/frederic-edwin-church/