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BAYLE FRANÇOIS (1932- )

L'originalité de la démarche du compositeur François Bayle tient en ceci que toute son activité musicale se déploie autour de la musique électroacoustique ou, plus exactement, suivant une expression qui lui est personnelle, est vouée à l'exploration du monde « acousmatique ». Vaste domaine au sein duquel se meut l'admirateur passionné de Jules Verne qu'est François Bayle. Il est ainsi, tel l'explorateur, projeté dans le futur par le choix délibéré du matériau autour duquel s'organise sa création et inséré dans la réalité quotidienne et très concrète de nombreuses tâches liées à la découverte et à l'exploitation de son champ d'exploration (technique, pédagogie) : il fut responsable du Groupe de recherches musicales (G.R.M.) de 1966 à 1997. Cette année-là, il fonde son propre atelier-studio, Magison, à Paris.

Né à Tamatave dans l’île de Madagascar, le 27 avril 1932, François Bayle achève sa scolarité à Bordeaux, mais ne suit pas une filière classique de formation musicale. Celle-ci est personnelle : c'est au travail, et à partir des expériences sur le son lui-même, qu’il se découvre et se forme. Il est, bien entendu, beaucoup redevable à Pierre Schaeffer en ce domaine ; il a par ailleurs reçu les conseils de Messiaen et suivi les cours de composition de Stockhausen.

S'il utilise encore dans ses premières œuvres (à titre d'expérience) des instruments traditionnels conjointement à la bande (L'Archipel, 1963 ; Trois Portraits d'un oiseau qui n'existe pas, 1963 ; Pluriel, 1963), la référence à ceux-ci est pratiquement abandonnée par la suite. Par le moyen d'une grammaire, d'une arithmétique nouvelle, uniquement dans le domaine de la manipulation du son, François Bayle cherche — en élargissant sans cesse son langage — à établir une logique (« biologique » dit-il) entre les deux mondes imaginatifs de la pensée et de l'expression. Il tient aux titres de ses œuvres comme à des « idées » que les images acoustiques traduisent par autant de métaphores : Espaces inhabitables, 1967 ; Jeîta ou Murmure des eaux, 1970 ; le groupe de pièces de l'Expérience acoustique, 1970-1972 (Substance du signe, 1971 ; Langue inconnue, 1972 ; Énergie libre, énergie liée, 1972) ; Purgatoire, une évocation tirée de Dante, 1971-1972 ; Vibrations composées, 1973 ; Tremblement de terre très doux, 1978 ; Toupie dans le ciel, 1979 ; Les Couleurs de la nuit, 1982 ; Motion-Émotion, 1985 ; Théâtre d'ombres, 1987-1989 ; Fabulae, 1990-1992 ; Morceaux de ciel, 1996 ; Si loin, si proche, 1998 ; La forme du temps est un cercle, 2001 ; Univers nerveux, octophonie, 2006 ; L’Oreille étonnée, 2008 ; Déplacements, 2012.

François Bayle a écrit, avec Michel Chion, Musique acousmatique. Propositions... positions (I.N.A.-Buchet-Chastel, 1993).

— Brigitte MASSIN

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Pour citer cet article

Brigitte MASSIN. BAYLE FRANÇOIS (1932- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • DHOMONT FRANCIS (1926-2023)

    • Écrit par Juliette GARRIGUES
    • 1 519 mots
    ...parlera désormais de musique électroacoustique. Quelle est la différence entre musique électroacoustique et musique acousmatique ou électroacousmatique ? François Bayle affirme qu'une musique électroacoustique est acousmatique « lorsqu'elle confirme la primauté de l'oreille et assume pleinement sa vocation...

Voir aussi