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NARJOUX FÉLIX (1833-1891)

Les « palais scolaires » édifiés par la Ville de Paris — trois cents écoles primaires entre 1870 et 1914 — sont de belles bâtisses qui ont prouvé leur qualité, mais leur principal promoteur, s'il n'est pas inconnu des spécialistes, n'a pas encore trouvé le biographe qu'il mérite. Félix Narjoux a pourtant figuré parmi ces hommes sans lesquels l'œuvre de Jules Ferry n'aurait pas été aussi vite reconnue par le public. Entré en 1864 dans l'administration de la Ville après avoir été architecte de la municipalité niçoise, il se passionna très tôt pour les constructions scolaires sur lesquelles il écrivit plusieurs ouvrages aussitôt remarqués.

« Gothique » — dans l'esprit de son ami Viollet-le-Duc — et « laïque », ce qui n'est pas contradictoire à cette époque, Narjoux revient de ses voyages à travers l'Europe avec l'idée que les bâtiments scolaires doivent impressionner les enfants par un certain caractère monumental. Il faut transposer dans les édifices civils, pour en tirer parti au profit de la nouvelle morale républicaine, l'impression causée par l'ambiance des églises. C'est dans cette perspective que Narjoux construira le groupe de la rue de Tanger, dans le XIXe arrondissement, en 1875-1877. Sur une base en meulière, la pierre de Paris, superbement appareillée et égayée par des effets de briques, forme le corps du bâtiment tandis que des colonnettes gothiques cantonnent les portes à mi-hauteur.

Les propositions de Narjoux serviront à élaborer le célèbre « Règlement pour la construction et l'ameublement des maisons d'école » de juin 1880, le modèle achevé de ces plans centralisateurs sans modifications notables jusqu'à l'introduction du système de préfabrication sous la IVe et la Ve République. Commissaire-voyer de la Ville de Paris pendant toute sa carrière, Narjoux n'atteignit pas l'âge de la retraite. Entre 1882 et 1886, il avait eu le temps de faire paraître une série de volumes : Paris, monuments élevés par la Ville entre 1858 et 1880, qui reste toujours indispensable à la connaissance de la capitale.

— Roger-Henri GUERRAND

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Roger-Henri GUERRAND. NARJOUX FÉLIX (1833-1891) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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