ÉSUS

Le théonyme celtique Ésus n'est connu en épigraphie que par une inscription du i er siècle sur l'autel des nautes de Paris. Mais il est attesté dans de multiples anthroponymes théophores : Esumagius, « celui qui est puissant comme Ésus », Esunertus, « celui qui a la force d'Ésus », Esugenus, « fils d'Ésus », ou dans des ethnonymes : Esubii ou Esuvii, Esubiani. Il est attesté enfin dans La Pharsale de Lucain (i, 444-446) et, accessoirement, dans les Scholies bernoises qui ont été faites de celui-ci. La sculpture de l'autel des nautes de Paris représente Ésus abattant ou émondant un arbre et on a souvent fait de lui un « dieu bûcheron », ce qui semble assez incertain. Il figure aussi sur un monument de Trèves.

On a longtemps hésité sur l'étymologie, pour laquelle on a cherché des rapprochements sanskrits ou latins. Il s'agit en fait, très simplement, d'une évolution du thème veso- par amuïssement du v initial (phénomène fréquent dans toutes les langues celtiques), étymologie prouvée d'ailleurs par la coexistence des thèmes ethniques Esubiani et Vesubiani. Veso- signifie « meilleur, excellent » et Ésus est donc « le meilleur » ou le « très bon », épithète appliquée à Jupiter. Le nom fait penser aussi à celui du Dagda irlandais.

— Christian-Joseph GUYONVARC'H

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Christian-Joseph GUYONVARC'H, « ÉSUS », Encyclopædia Universalis [en ligne], consulté le . URL :

Autres références

  • GAULE

    • Écrit par Jean-Paul DEMOULE, Jean-Jacques HATT
    • 145 401 mots
    • 4 médias
    [...]l'on connaisse de la triade gauloise, qui est invoquée par Lucain dans La Pharsale (I, 44) et qui semble être à la base du panthéon gaulois : Esus est représenté avec une belle tête de dieu juvénile et porte au cou un collier ou torque, Teutatès sous la forme d'un sanglier, Taranis[...]
  • MYTHOLOGIES - Dieux des peuples "barbares"

    • Écrit par Régis BOYER, E.U., Pierre-Yves LAMBERT
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    [...]plusieurs : Cernunnos, le dieu cornu (un dieu d'abondance, parfois associé à des symboles chthoniens comme le serpent à tête de bélier) ; Esus coupant la branche d'un arbre à côté du Taureau aux trois grues (Tarvos Trigaranus) – allusion à un mythe à jamais perdu ; Smertrios[...]

Voir aussi