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GIRARDIN ÉMILE DE (1806-1881)

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Émile de Girardin est un journaliste et homme politique français né le 21 juin 1806 à Paris, mort le 27 avril 1881 à Paris.

Fils illégitime du comte (et plus tard général) Alexandre de Girardin (1776-1855) et de Mme Dupuy, épouse d'un avocat parisien, Émile prend le nom de son père lors de la publication de sa première œuvre, Émile (1827), roman autobiographique. En 1828, il fonde sa première revue, Le Voleur, mensuel qui porte sur les arts et les sciences. Il devient alors rapidement une figure importante de la société parisienne et épouse, en 1831, l'écrivain Delphine Gay (1805-1855). Ses nombreux autres succès d'édition, notamment un atlas, un almanach et divers journaux, ne font qu'accroître sa renommée et il est élu à la Chambre des députés en 1834.

Le plus grand succès de Girardin, qui lui vaut le surnom de « Napoléon de la presse », est cependant la création de La Presse (1836), un journal plutôt conservateur vendu pour la moitié du prix de ses concurrents. Grâce à un recours très judicieux à la publicité et à l'insertion de romans publiés par fragments (romans-feuilletons), ce journal conquiert un vaste lectorat et devient vite rentable.

À la suite d'un différend à la fois privé et politique qui l'oppose à Armand Carrel (1800-1836), directeur du journal Le National, Émile de Girardin provoque celui-ci en duel le 22 juillet 1836. Le décès de Carrel, deux jours plus tard, nuit à la popularité de Girardin pendant plusieurs années. Il est exclu de la Chambre des députés en 1839 car on a des doutes sur sa nationalité et bien qu'il apporte en quelques semaines la preuve du fait qu'il est Français de naissance ; il ne sera réélu à la Chambre qu'en 1842.

Les orientations politiques de Girardin changent au gré de l'évolution de l'opinion publique. Il est un conservateur qui appartient à la classe moyenne mais qui exprime de temps à autre des idées progressistes. En 1848, il conseille au roi Louis-Philippe d'abdiquer et de confier la régence à la duchesse d'Orléans. Sympathisant de la première heure de la IIe République, il apporte néanmoins son soutien à Louis-Napoléon après les événements de juin 1848. Son inconstance se confirme durant le second Empire. Après s'être éloigné six ans de La Presse, il se rapproche du journal en 1862, adhère au parti libéral et prône la guerre contre la Prusse. En 1866, il reprend un journal peu connu, La Liberté. Quelques années plus tard, il devient républicain et rachète le Petit Journal (1872) dont il fait passer le tirage à 500 000 exemplaires. En 1874, Émile de Girardin devient en outre journaliste politique pour La France. Ces deux derniers titres joueront un rôle capital dans le triomphe remporté par les républicains lors des élections de 1877.

—  ENCYCLOPÆDIA UNIVERSALIS

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