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GARAT DOMINIQUE JOSEPH comte (1749-1833)

Appartenant à ce groupe d'« idéologues », comme on les a surnommés, qui ont défendu les idées nouvelles sous l'Ancien Régime et joué le rôle de philosophes de la Révolution, Garat est une personnalité du monde des lettres sous le règne de Louis XVI, lié d'amitié avec Grimod de la Reynière et Sedaine, polémiquant avec Palissot, Mercier et le marquis de Bièvre. Il est élu aux États généraux par le bailliage de Labour dans les Basses-Pyrénées, et il se consacre surtout à faire l'analyse des séances dans le Journal de Paris. Ministre de la Justice en remplacement de Danton, le 9 octobre 1792, il justifie les massacres de Septembre, ce qui lui vaut le surnom de Garat-Septembre, et notifie à Louis XVI sa condamnation à mort. Il devient ensuite ministre de l'Intérieur et couvre l'opération des sections contre la Gironde. Sauvé par Robespierre alors qu'il est décrété d'accusation, il abandonne pourtant celui-ci le 9 thermidor. Professeur d'« analyse de l'entendement humain » à l'École normale, lors de sa création en 1794, membre de l'Institut dès sa réorganisation en 1795, il siège dans les assemblées du Directoire puis au Sénat. Il s'y exprime avec une éloquence qui irrite Napoléon : « Quel enfileur de mots ! » Exclu de l'Institut en 1815, il y est rappelé en 1832. Son œuvre littéraire et politique (Considérations sur la Révolution française) nous paraît aujourd'hui médiocre, mais son influence et son prestige ont été incontestables entre 1789 et 1815.

— Jean TULARD

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Paris-IV-Sorbonne

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Jean TULARD. GARAT DOMINIQUE JOSEPH comte (1749-1833) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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