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DOLLY

Ian Wilmut et la brebis Dolly - crédits :  robert wallis/ Corbis/ Getty Images

Ian Wilmut et la brebis Dolly

En juillet 1996 naissait, dans les laboratoires du Roslin Institute d'Édimbourg (Écosse), le premier mammifère cloné, la brebis Dolly, obtenu par transfert du noyau d'une cellule somatique (cellule adulte non sexuelle, ici une cellule de mamelle) dans un ovocyte (ovule) préalablement énucléé. Cette technique de clonage permet d'obtenir, à partir des noyaux d'un organisme adulte, des individus qui possèdent le même matériel génétique nucléaire. Sans être totalement identiques génétiquement, ces individus sont appelés des clones.

Enjeux scientifiques et éthiques du clonage en médecine humaine

Ce résultat marque une étape importante de l'histoire de la biologie. Annoncé publiquement en février 1997 dans la revue scientifique britannique Nature, il met fin au dogme selon lequel la reprogrammation des activités du noyau d'une cellule somatique était impossible. Il souligne également l'avancée très rapide des biotechnologies de la reproduction et montre l’urgence d’un encadrement éthique des avancées de la recherche biologique.

Très vite, les débats sur l’utilisation du clonage conduisent à son interdiction pour l’homme au nom du respect de la personne humaine. Un interdit universel du clonage reproductif est énoncé d’abord en Europe, dans le cadre de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne en décembre 2000, puis lors de l’assemblée générale des Nations unies en mars 2005. La technique du clonage devient ainsi une référence pour les questionnements sur l’utilisation des connaissances scientifiques et la nécessité d’une maîtrise de la recherche.

La reprogrammation des activités d’un noyau par le cytoplasme d’un ovule receveur ouvre aussi une autre voie : l’application du transfert de noyaux de cellules différenciées (cellules de peau par exemple) dans un ovule pour fabriquer à la demande des cellules souches embryonnaires utilisables ensuite par greffes autologues (autogreffes) pour régénérer des tissus déficients (muscle, sang…). Ce clonage thérapeutique fait l’objet de nombreux débats jusqu’en 2008. Cette même année, une équipe japonaise, stimulée par les nouvelles questions de biologie fondamentale que pose le clonage, démontre que des conditions de culture très spécifiques permettent la reprogrammation de cellules directement in vitro, sans avoir recours au transfert de noyaux. Le clonage thérapeutique devient alors obsolète.

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Écrit par

  • : directeur de recherche honoraire de l'Institut national de la recherche agronomique, membre de l'Académie d'agriculture de France

Classification

Pour citer cet article

Jean-Paul RENARD. DOLLY [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

Ian Wilmut et la brebis Dolly - crédits :  robert wallis/ Corbis/ Getty Images

Ian Wilmut et la brebis Dolly

Autres références

  • CLONAGE

    • Écrit par Didier LAVERGNE, Jean-Paul RENARD
    • 5 025 mots
    • 3 médias
    ...développement complet peut être obtenu à partir de noyaux de cellules embryonnaires maintenues en culture pendant plusieurs semaines. Le fait que ces cellules se soient apparemment différenciées pendant la période de culture a ouvert la voie à l'expérience qui a abouti à lanaissance de la brebis Dolly.
  • CLONAGE D'UN MAMMIFÈRE

    • Écrit par Jean-Paul RENARD
    • 244 mots

    La révélation par la presse, en février 1997, de la naissance, en juillet 1996, dans les laboratoires du Roslin Institute d'Édimbourg, d'une brebis très particulière, premier mammifère cloné, a fait prendre conscience à l'opinion publique des avancées très rapides des ...

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