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DŌGEN (1200-1253)

Moine bouddhiste japonais, fondateur de la secte sōtō, né dans une famille marquante alliée à la dynastie, Dōgen reçut l'éducation propre à son milieu. Il perdit son père à deux ans, sa mère à huit, et passa les années suivantes en séjours successifs chez différents parents. En 1213, après avoir fait le siège d'un oncle moine qui habitait sur les pentes du mont Hiei, il entra dans les ordres au Enryaku-ji et fut ordonné par Kōen, le maître du Tendai. Les enseignements de cette école ne lui donnèrent pas satisfaction pendant longtemps et, après une tentative auprès de Kōin (1145-1216) du temple Miidera (ou Onjō-ji) sur les bords du lac Biwa, Dōgen rejoignit les fidèles de Myōzen, le successeur d'Eisai au temple du Kennin-ji, qui mêlait Tendai, shingon et zen de la tendance Rinzai. Toujours insatisfait, mais ayant un penchant déclaré pour le zen, Dōgen part pour la Chine en 1223 en compagnie de Myōzen. Au monastère du Tiantongsi, il se met à l'école de Wuji, mais sans résultat. Après la mort de Wuji, Rujing remplace celui-ci au Tiantongsi : c'est le maître qui convient à Dōgen. Après avoir obtenu l'Éveil, ce dernier rentre au Japon en 1227, puis retourne au Kennin-ji. Il passe par plusieurs temples avant de se fixer pour dix ans au Kōshōji. C'est la meilleure période de sa vie, pendant laquelle il est entouré de disciples, dans ce premier temple consacré uniquement au zen. Mais la jalousie active des moines du Hieizan le force encore une fois à quitter sa retraite. Il se rend en 1243 dans la province d'Echizen, où un noble laïc, Hatano Yoshishige, lui fait construire l'Eihei-ji dans la montagne en 1244. Il meurt à Kyōto, laissant à la tête du mouvement sōtō son fidèle disciple Ejō, qui ne l'a pas quitté depuis vingt ans.

L'œuvre écrite de Dōgen doit beaucoup à Ejō, qui en assura en grande partie l'achèvement. Le Fukan zazengi est une introduction à la pratique de la méditation. Le grand ouvrage du maître est le Shōbōgenzō (Trésor de l'œil de la vraie loi), consacré à la pratique du zazen. Ejō a réuni des notes sur Dōgen sous le titre de Shōbōgenzōzuimonki (Notes sur le trésor de la vraie loi).

La pensée de Dōgen se réduit à peu de chose : ne pas apporter trop d'attention aux écritures anciennes ; s'attacher à un maître ; poursuivre l'Éveil ; pour progresser dans cette voie, se libérer de toute attache familiale, de tout souci pécuniaire, des pensées personnelles ; être pauvre. La méthode préconisée par le maître est le zazen et rien d'autre : dans cette position, l'adepte est assis les jambes croisées dans un lieu calme, l'esprit dégagé de tout, et se concentre sur sa méditation.

— Jean-Christian COPPIETERS

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Pour citer cet article

Jean-Christian COPPIETERS. DŌGEN (1200-1253) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FONDATION DU EIHEI-JI

    • Écrit par François MACÉ
    • 231 mots

    Le moine bouddhiste Dōgen avait fait le voyage en Chine (1223-1227) où il connut l'éveil et reçut la transmission de l'école zen Sōtō. À son retour au Japon, il enseigna d'abord seize ans dans la capitale, Kyōto. Pour des raisons non entièrement élucidées, dont probablement l'hostilité...

  • BOUDDHISME (Les grandes traditions) - Bouddhisme japonais

    • Écrit par Jean-Noël ROBERT
    • 13 492 mots
    • 1 média
    La seconde école zen de Kamakura fut le Sōtō-shū (ou Sōdō-shū), fondé par Dōgen (1200-1253) ; celui-ci, insatisfait de l'enseignement du Tendai, étudia d'abord le zen avec Eisai, avant de se rendre en Chine où, au cours d'un séjour de quatre ans, il approfondit la pratique de la branche Caodong...
  • ZEN

    • Écrit par Claude GRÉGORY
    • 18 747 mots
    ...s'asseoir et méditer étaient choses différentes. Dans certaines conditions seulement, elles n'en font qu'une. Il y a là-dessus unanimité ; et si Dōgen (1200-1253), introducteur au Japon du Sōtō zen qui se recommande de l'école chinoise Caotong, impose à ses disciples le zazen ( zuo chan...

Voir aussi