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DJĪLĀNĪ ou JĪLĀNĪ ‘ABD AL-QĀDIR (mort en 1166)

Docteur ḥanbalite et soufi d'origine persane, ‘Abd al-Qādir al-Djīlānī vécut à Bagdad. Il parvint à concilier l'orthodoxie avec le mysticisme. Il dirigea à Bagdad une école de la secte ḥanbalite et un ribāt (couvent) ; il réunit autour de lui un grand nombre de disciples qui répandirent par la suite ses idées. Pour Djīlānī, le savoir théologique et le raisonnement dogmatique n'ont pas de force sans le consentement du cœur. En revanche, le sentiment religieux que ne soutiennent pas des critères doctrinaux aboutit parfois à des déviations fort condamnables. Seule est durable l'union du cœur et de la raison.

Djīlānī exerça une grande influence par ses sermons simples, clairs et émaillés de citations coraniques. Il créa l'ordre des Qādariyya, qui est la première confrérie de derviches tourneurs. Ceux-ci pratiquaient en effet des exercices religieux, dont les litanies et la danse pivotante, pour favoriser l'extase.

Grâce à Djīlānī, le soufisme n'était plus entaché d'hérésie. Sa confrérie bénéficia de l'appui des gouvernants saldjūqides, qui voulaient utiliser à leur profit l'influence morale qu'exerçaient les Qādariyya sur les classes populaires.

Après la mort de Djīlānī, sa confrérie prit de plus en plus d'importance : elle constituait, à la veille de l'invasion mongole, l'une des composantes caractéristiques de l'islam. Les Qādariyya devinrent également majoritaires parmi les confréries de l'Inde musulmane et du Maghreb.

— Sayed Attia ABUL NAGA

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Écrit par

  • : docteur ès lettres (Sorbonne), agrégé de l'Université, interprète à l'O.N.U., Genève

Classification

Pour citer cet article

Sayed Attia ABUL NAGA. DJĪLĀNĪ ou JĪLĀNĪ ‘ABD AL-QĀDIR (mort en 1166) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ISLAM (La religion musulmane) - Les sciences religieuses traditionnelles

    • Écrit par Chafik CHEHATA, Roger DELADRIÈRE, Daniel GIMARET, Guy MONNOT, Gérard TROUPEAU
    • 12 170 mots
    ...murīd) a besoin d'un maître ( cheikh), sans lequel, livré à l'ignorance, il risquerait de s'égarer gravement. ‘Abd al-Qādir al- Jīlānī, le grand saint de Bagdad (mort en 1166), écrit à ce sujet dans sa ̣Gunya (ii, pp. 184-185) : « Dieu a été l'instructeur direct d'Adam, puis...
  • QĀDARIYYA ou QĀDIRĪYA

    • Écrit par Roger ARNALDEZ
    • 216 mots

    Confrérie mystique, fondée par ‘Abd al-Qādir al-Djīlānī (ou Qīlānī), docteur ḥanbalite de Bagdād, mort en 1166. Comme toutes les confréries, elle se distingue, d'un côté, par son isnād initiatique — c'est-à-dire par la chaîne ininterrompue de shaykh (ou cheikh) qui...

  • SAINTETÉ

    • Écrit par André BAREAU, Yves CONGAR, Universalis, Louis GARDET, Françoise MALLISON
    • 7 128 mots
    ...leurs tombeaux ou aux tombes commémoratives élevées en leur honneur. Ce sont « les saints de l'islām », dont l'un des plus notables est ‘Abd al-Qādir al- Jīlānī, ṣūfī ḥanbalite du xiie siècle, « patron de la ville de Bagdad » (Massignon), fondateur de la plus ancienne des confréries, celle des Qādariyya,...

Voir aussi