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VIKELAS DIMITRIOS (1835-1908)

Commerçant, diplomate et écrivain grec, Dimitrios Vikelas (ou Bikelas) fut, de 1894 à 1896, le premier président du Comité international olympique, alors dénommé Comité international des jeux Olympiques.

Dimitrios Vikelas est né le 15 février 1835 dans une île des Cyclades, Syros, au sein d'une riche famille de commerçants. Commerçant lui aussi, il travaille à Londres à partir de 1852, puis se fixe à Paris en 1872. En France, il se consacre désormais à la littérature. Le congrès international athlétique, convoqué par Pierre de Coubertin, devant se tenir du 16 au 23 juin 1894 à la Sorbonne, à Paris, la Société panhellénique de gymnastique, avec l'aval du roi Georges Ier, mandate Vikelas pour y représenter la Grèce. Vikelas préside l'une des deux commissions mises en place, celle qui se consacre au « rétablissement des jeux Olympiques sur des bases conformes aux nécessités de la vie moderne ». Peu au fait des choses du sport, Vikelas est en revanche un helléniste convaincu et un fervent patriote. Initialement, Pierre de Coubertin désirait que la première édition des jeux Olympiques modernes se tienne à Paris, dans le cadre de l'Exposition universelle de 1900. Vikelas réussit à convaincre l'assemblée qu'il serait plus opportun que cette manifestation ait pour cadre le berceau des jeux Olympiques de l'Antiquité, la Grèce. Ainsi, l'organisation des Iers jeux Olympiques de l'ère moderne, qui se dérouleront finalement en 1896, est confiée à Athènes. Le Comité international des jeux Olympiques est constitué et Vikelas se voit désigné président de cet organisme, qui compte treize membres.

Pour mener à bien l'entreprise, Vikelas doit convaincre un gouvernement réticent, le Premier ministre Charilaos Tricoupis estimant que la situation financière fragile de son pays ne permet pas le financement de cet événement. Vikelas, soutenu par Coubertin ainsi que par le prince héritier Constantin, duc de Sparte, réussit néanmoins à franchir l'obstacle et à persuader ses concitoyens d'accorder leur soutien au projet – un notable d'Alexandrie, Georgios Averoff, offrant même près de 1 million de drachmes pour la reconstruction du stade Panathénaïque.

Les Iers jeux Olympiques de l'ère moderne se tiennent en définitive à Athènes, du 6 au 15 avril 1896, et constituent une grande réussite pour la Grèce. Dimitrios Vikelas quitte alors la présidence du Comité international des jeux Olympiques, Pierre de Coubertin lui succédant. Il se fixe définitivement en Grèce et se consacre au développement de l'éducation dans son pays. Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, dont Loukis Laras (1879) et La Grèce byzantine et moderne (1893). Il meurt à Athènes le 20 juillet 1908.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

Classification

Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. VIKELAS DIMITRIOS (1835-1908) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ATHÈNES (JEUX OLYMPIQUES D') [1896] - Contexte, organisation, bilan

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 2 517 mots

    Une fois le congrès de la Sorbonne clos dans l'enthousiasme olympique renaissant, le 23 juin 1894, il s'agit de se mettre à la tâche et d'entamer une véritable course contre la montre pour parvenir, en moins de deux ans, à transformer le rêve coubertinien en réalité athénienne. À la Sorbonne, ...

  • JEUX OLYMPIQUES - La renaissance des Jeux

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 5 087 mots
    ...professionnalisme », est présidée par Michel Gondinet, président du Racing-Club de France ; la seconde, « Rétablissement des jeux Olympiques », est présidée par Dimitrios Vikelas, le délégué grec. Les travaux de la commission Gondinet ne passionnent guère Coubertin ; elle définira néanmoins strictement les modalités...

Voir aussi