Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

DENVER

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Située à 1 609 mètres d’altitude – soit 1 mile, ce qui lui vaut son surnom de Mile High City – sur la zone de contact entre les montagnes Rocheuses et les grandes plaines de la prairie, l’agglomération de Denver (3,4 millions d’habitants en 2016, dont 693 000 dans la ville de Denver) est la plus élevée des États-Unis. Ville de la Sun Belt, elle est la capitale du Colorado et compte parmi les villes les plus attractives du pays.

Emblématique de la frontière, la cité doit sa fondation à la ruée vers l’or. C’est en effet en 1858 que des chercheurs d’or découvrent le premier filon significatif des Rocheuses, sur la rivière South Platte, et y fondent un premier campement, Montana City. Entre 1858 et 1860, cent mille chercheurs d’or y affluent. De nouveaux campements sortent de terre à proximité, au gré des nouvelles découvertes : Saint-Charles dès 1858, qui occupe un ancien camp indien (cheyenne et arapaho), et Auraria, en 1859. Ces deux sites sont principalement occupés durant l’été, quand les conditions climatiques facilitent la recherche du métal précieux. Le général William Larimer profite de la vacance d’hiver pour s’emparer de Saint-Charles et y créer Denver City. La ville est alors située dans le territoire du Kansas (beaucoup plus vaste que l’État actuel du même nom) et est nommée en l’honneur de son gouverneur, James W. Denver. Le filon est rapidement tari : Auraria et Denver City, d’abord concurrentes, sont rapidement menacées d’abandon dès lors que des mines d’or plus prometteuses sont découvertes plus à l’ouest, dans les montagnes. Toutefois, un centre d’approvisionnement est nécessaire pour ravitailler les nouvelles implantations minières, et Denver, choisie par la société de télégraphe Western Union, prend l’ascendant sur sa voisine.

En 1867, Denver City, dont le nom est raccourci en Denver, devient la capitale du territoire du Colorado, puis de l’État du même nom, créé en 1876. La ville prospère rapidement quand, en 1870, le milieu des affaires local parvient à la relier à la ligne de chemin de fer transcontinentale passant plus au nord, à Cheyenne. Elle passe ainsi de 4 700 habitants en 1870 à 35 000 en 1880, puis 107 000 en 1890, boostée par la découverte des mines d’argent, le tourisme, le jeu, mais également les cures : son climat froid et sec est réputé salutaire pour les maladies respiratoires, notamment la tuberculose.

Denver, États-Unis - crédits : Andrew Zarivny/ Shutterstock

Denver, États-Unis

À partir de la première moitié du xxe siècle, la multiplication des activités financières et de service et le développement des activités industrielles, notamment agroalimentaires, permettent à la ville de se libérer d’une très forte dépendance économique aux ressources en minerais du Colorado et aux fluctuations de leur cours. La « Queen City of the Plains » est néanmoins handicapée sur un marché alors en pleine expansion : le transport aérien. En effet, sa situation n’est pas favorable aux vols non pressurisés, qui optent pour des couloirs de traversée des Rocheuses moins élevés. Ce handicap devient un atout avec la diffusion de la pressurisation à partir des années 1940 : à l’abri des Rocheuses, loin des côtes, au centre du pays, Denver est choisie par l’État fédéral comme une base idéale pour la défense aérienne nationale. De nombreuses agences fédérales, notamment celles engagées dans la recherche atomique et militaire, s’implantent à Denver après la Seconde Guerre mondiale, suivies à partir des années 1960 par l’aérospatiale et de nombreuses firmes impliquées dans les hautes technologies. Ces nouvelles activités participent à une forte croissance de l’agglomération, qui atteint 1,1 million d’habitants en 1970. La progression de l’économie s’accélère encore dans les années 1970-1980 avec la flambée des cours du pétrole, entraînant l’édification de nombreuses tours dans le centre-ville. La chute des cours après 1985 provoque une baisse temporaire de la population qui, à[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Laurent VERMEERSCH. DENVER [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Denver, États-Unis - crédits : Andrew Zarivny/ Shutterstock

Denver, États-Unis

États-Unis : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

États-Unis : carte administrative

Autres références

  • INNSBRUCK (JEUX OLYMPIQUES D') [1976] - Contexte, organisation, bilan

    • Écrit par Pierre LAGRUE
    • 1 556 mots

    Quatre villes se sont portées candidates pour organiser les XIIes jeux Olympiques d'hiver en 1976 : Denver (États-Unis), Sion (Suisse), Tampere (Finlande) et Vancouver (Canada). Le 12 mai 1970, le C.I.O., réuni pour sa soixante-neuvième session à Amsterdam, semble avoir du mal à se décider...

  • ROCHEUSES MONTAGNES

    • Écrit par Bernard MOMER
    • 2 554 mots
    • 4 médias
    ...Colombie-Britannique ou Victor au Colorado) ou sur le tourisme (Banff en Alberta, Jackson au Wyoming). On trouve cependant quelques grandes villes dans la moitié sud, telles que Salt Lake City, Denver et Colorado Springs. Bien que ces villes aient connu des débuts modestes en tant que, respectivement, communauté religieuse,...

Voir aussi