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WILDENSTEIN DANIEL (1917-2001)

« J'ai été „élevé“ marchand de tableaux par mon grand-père et par mon père dans les règles d'un métier tel qu'il existait depuis cent ans », note Daniel Wildenstein dans Marchands d'art, l'ouvrage qu'il a consacré à sa famille en 1999. De fait, héritier d'une entreprise fondée à Paris par Nathan Wildenstein au lendemain de la guerre de 1870, dans le contexte de l'émergence de l'impressionnisme, développée par son fils Georges jusqu'à sa mort en 1963, Daniel Wildenstein n'a jamais eu à faire de choix de carrière. Celle-ci lui était imposée par une tradition familiale qu'il a parfaitement assumée, en donnant au nom de Wildenstein un éclat international. De Paris à New York et à Tōkyō, en passant par Londres et Buenos Aires, le réseau de galeries, que Daniel Wildenstein dirigea au faîte de sa carrière, sanctionnait la réussite d'un marchand qui était aussi un historien d'art reconnu.

Né le 11 septembre 1917 à Verrières-le-Buisson, dans une famille juive d'origine ashkénaze, Daniel Wildenstein est mort à Paris le 23 octobre 2001. Après des études de lettres et un passage par l'École du Louvre, il entre très tôt dans la vie active. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, il assiste son père, puis partage avec lui des fonctions directoriales à la tête des différentes galeries familiales. Là il fait l'apprentissage du métier en organisant notamment des expositions qui vont lui permettre d'approfondir ses dispositions pour le marché de l'art et de s'affirmer comme historien d'art.

Son intérêt pour les impressionnistes le conduit, en 1952, à organiser l'une des premières expositions consacrées après la guerre, à Monet, réhabilitant sur le peintre un regard critique qui n'était plus guère de mode. La publication qu'il conduira des cinq tomes de la biographie et du catalogue raisonné de l'artiste vaudra à Daniel Wildenstein de passer à juste titre pour en être l'expert international.

Au sein des différentes galeries du groupe, il n'aura de cesse de remettre en valeur certains noms d'artistes, comme ceux de Caillebotte ou de Marquet, d'éclairer un aspect moins connu de leur talent, ainsi les aquarelles de Barye, de mettre en lumière certains artistes contemporains comme Louise Nevelson.

De 1956 à 1962, Daniel Wildenstein est chargé de la programmation des expositions du musée Jacquemart-André à Paris et de celui de l'ancienne abbaye de Chaalis dans l'Oise, tous deux propriétés de l'Institut de France. Dessins et manuscrits de Léonard de Vinci en 1956, Seurat en 1957, Chefs-d'œuvre de Toulouse-Lautrec en 1959, Vincent Van Gogh en 1960 et Berthe Morisot en 1961 comptent parmi les expositions prestigieuses qu'il organise au musée Jacquemart-André. Auteur de très nombreux articles, il dirige de 1956 à 1962 le journal Arts, puis la Gazette des beaux-arts à partir de 1963.

En 1970, avec sa sœur Miriam Pereire, Daniel Wildenstein crée la fondation Wildenstein, devenue Wildenstein Institute en 1984, qui œuvre en faveur de l'art français par l'organisation d'expositions, la publication d'ouvrages et l'aide aux chercheurs. C'est ainsi qu'il dirige la publication d'ouvrages consacrés à Jacques-Louis David, Manet, François Boucher, puis Monet et enfin Gauguin. Élu en 1971 comme membre libre à l'Académie des beaux-arts, Daniel Wildenstein a fait d'importantes donations à de nombreuses institutions. La plus significative est faite, en 1981, au musée Marmottan : un prestigieux ensemble de 321 miniatures datant du xiiie au xvie siècle, toutes écoles confondues, réuni par son père Georges et augmenté par lui.

Daniel Wildenstein partageait avec ses ancêtres la passion des chevaux. Il disait d'ailleurs : „Pour un cheval, je suis prêt[...]

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Philippe PIGUET. WILDENSTEIN DANIEL (1917-2001) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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