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CYTOMÉGALOVIRUS

Le traitement de l'infection à CMV a considérablement évolué depuis quinze ans

Sur le plan curatif, la découverte du ganciclovir, commercialisé en France en 1988, a révolutionné le pronostic des pneumopathies chez le greffé de moelle et celui des rétinites à CMV chez les personnes atteintes du sida, stimulant la recherche vers de nouvelles molécules. Depuis la commercialisation du foscarnet en 1991, et du cidofovir en 1997, le développement de nouvelles molécules a été freiné par la chute de l'incidence de la maladie à CMV chez les patients infectés par le VIH, et l'arsenal thérapeutique anti-CMV reste actuellement limité à ces trois inhibiteurs de l'ADN polymérase virale, sans effet sur les virus latents.

En matière de prévention, les recherches actuelles portant sur l'étude de la dynamique de l'infection virale chez les patients greffés, transplantés, immunodéprimés, cherchent à définir le moment optimal où une thérapeutique pourra être initiée pour éviter une localisation viscérale et pour limiter le risque d'émergence de souches résistantes.

Si l'utilisation des gammaglobulines reste controversée, les traitements prophylactiques par val-ganciclovir oral (prodrogue du gangiclavir) ou par le valaciclovir (prodrogue de l'aciclovir) contribuent à retarder les premières manifestations de l'infection et diminuent la mortalité après greffe. Dans le cas du sida, la prophylaxie par val-ganciclovir oral ne s'applique plus désormais qu'aux patients à risque, atteints d'immunodépression profonde. Les espoirs actuels, notamment en matière d’infection congénitale, reposent sur la mise au point d’un vaccin, rendu difficile par la complexité du virus et par les interactions étroites qu’il entretient avec les défenses immunitaires.

Dès les années 1970, un vaccin vivant atténué utilisant une souche de CMV (Towne), amputée d'une partie de son génome, a fait l'objet d'essais cliniques décevants. Il a été abandonné au profit de vaccins recombinants utilisant la glycoprotéine d'enveloppe gB, indispensable à la pénétration du virus dans les cellules. Des essais de vaccin recombinant intégrant la protéine gB ou la protéine pp65 du tégument viral dans un vecteur aviaire (canarypox) ou dans un vecteur A.D.N. semblent encourageants. En attendant l'amélioration du vaccin, seules des mesures préventives et les traitements curatifs limitent l'incidence et la gravité des infections à CMV.

— François DENIS

— Sophie ALAIN

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Écrit par

  • : professeure des Universités, praticienne hospitalier
  • : docteur en médecine, docteur d'État ès sciences, professeur des Universités en bactériologie, virologie, hygiène

Classification

Pour citer cet article

Sophie ALAIN et François DENIS. CYTOMÉGALOVIRUS [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cytomégalovirus : structure du virion - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cytomégalovirus : structure du virion

Cytomégalovirus : diagnostic - crédits : Encyclopædia Universalis France

Cytomégalovirus : diagnostic

Voir aussi