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COP 21

Ambition et financement 

La conférence de Paris a établi de nouvelles bases pour sortir de l'impasse où s'enfermaient les négociations depuis vingt ans. Tout d'abord, les États se sont prononcés unanimement pour une riposte mondiale aux menaces climatiques, préservant le cadre de négociations des Nations unies, mais plébiscitant le retour en force des politiques publiques nationales et des réglementations et normes. Ils se sont engagés sur des stratégies de transformation radicale de leurs économies et de leurs sociétés.

Ensuite, la croyance dans le pouvoir régulateur d’un marché mondial du carbone pour gérer les réductions d’émissions de GES, comme le prônait le protocole de Kyōto, n’est plus de mise. Après l’échec des marchés carbone, un prix du carbone unique, issu d’un jeu de l’offre et de la demande, n’est plus affirmé comme la seule solution. Si l’accord de Paris n’évoque pas de prix du carbone, il est acquis qu’il est nécessaire de donner un coût social (donc non issu du marché) à la pollution. Les prix administrés et les réglementations de la puissance publique donnent ainsi implicitement un prix au carbone et orientent les décisions d’investissements vers des technologies de bas carbone.

Enfin, on attend beaucoup des acteurs privés, des collectivités locales, des initiatives technologiques, des projets innovants et alternatifs, de la modification des comportements. La création de plates-formes où sont présentées et échangées des expériences de bonnes pratiques en témoigne. Ce n'est plus la science seule qui dicte aux États la marche à suivre : les citoyens reprennent la main. La maîtrise du CO2 n'est plus un objectif technique, mais pose la question politique des trajectoires de développement durable, du souhaitable et du possible pour nos sociétés. Les causes structurelles du changement climatique, notamment le recours aux énergies fossiles et le fonctionnement du commerce international, peuvent enfin être abordées. Les solutions à la crise climatique ne peuvent venir des seules négociations internationales.

L’accord de Paris entrera en vigueur le 4 novembre 2016 après la ratification de cinquante-cinq pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales.

On pourra juger de sa réussite par la révision à la hausse des objectifs nationaux de réduction des émissions et des financements qui seront débloqués pour les atteindre. Autant d’avancées qui relèvent de la volonté des États et de la mobilisation des sociétés.

— Catherine AUBERTIN

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Écrit par

  • : économiste de l'environnement, directrice de recherche à l'Institut de recherche pour le développement

Classification

Pour citer cet article

Catherine AUBERTIN. COP 21 [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Clôture de la COP 21, 2015 - crédits : Christophe Petit Tesson/ EPA/ Corbis

Clôture de la COP 21, 2015

Les quatre scénarios du réchauffement climatique établis par le GIEC  - crédits : Encyclopædia Universalis France

Les quatre scénarios du réchauffement climatique établis par le GIEC 

Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013) - crédits : Encyclopædia Universalis France

Émissions par habitant des quatre plus grands émetteurs de dioxyde de carbone (2013)

Voir aussi