Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BANDARANAIKE KUMARATUNGA CHANDRIKA (1945- )

Membre d'une famille politique influente au Sri Lanka, Chandrika Bandaranaike Kumaratunga fut la première femme à présider le pays, de 1994 à 2005.

Née le 29 juin 1945 à Colombo, dans l'île de Ceylan (auj. Sri Lanka), Chandrika Bandaranaike est la fille de deux anciens Premiers ministres. Son père, S.W.R.D. Bandaranaike, fondateur du Parti de la liberté de Sri Lanka (socialiste) dirigea le gouvernement de 1956 jusqu'à son assassinat en 1959. Sa mère, Sirimavo Bandaranaike, prit la direction du parti à la mort de son mari et occupa le poste de Premier ministre de 1960 à 1965, puis de 1970 à 1977. La jeune Chandrika Bandaranaike étudie les sciences politiques, l'économie, le droit et le journalisme à Paris et à Londres. Elle se tourne vers la politique en 1984 et, avec son mari, l'ancienne star de cinéma Vijaya Kumaratunga, contribue à la création du Parti populaire de Sri Lanka. Lorsque son époux est à son tour assassiné en 1988, elle forme l'Alliance socialiste unifiée. Après un séjour à Londres, elle rentre au Sri Lanka au début des années 1990 et, en 1993, forge une coalition de gauche, l'Alliance du peuple.

Lors des élections législatives du 16 août 1994, cette alliance remporte la majorité des sièges du Parlement. Chandrika Bandaranaike Kumaratunga devient Premier ministre du Sri Lanka trois jours plus tard. Elle remporte ensuite une victoire écrasante (environ 60 p. 100 des suffrages) lors de l'élection présidentielle du 9 novembre, arrivant en tête devant Srima Dissanayake, la veuve du candidat du Parti national unifié (P.N.U.), Gamini Dissanayake, tué lors d'un attentat à la bombe deux semaines auparavant. Cinq jours plus tard, Chandrika Kumaratunga nomme sa mère Premier ministre, poste que celle-ci occupe pour la troisième fois. En 1995, elle propose d'amender la Constitution afin de faire du Sri Lanka un État fédéral, dont les districts, y compris ceux qui sont peuplés majoritairement de Tamouls, disposeraient d'une autonomie locale. Elle use cependant de représailles face aux actions violentes que ne cessent de lancer les séparatistes tamouls.

Les attentats culminent lors de la campagne présidentielle de 1999 et visent tant la population singhalaise, majoritaire, que les figures politiques. Chandrika Kumaratunga est elle-même blessée par l'explosion d'une bombe, pendant un meeting électoral. C'est l'une des deux attaques attribuées aux Tigres de la libération de l'Eelam tamoul, au cours desquelles plus de trente personnes trouveront la mort. Réélue pour un second mandat de six ans en décembre 1999, Chandrika Kumaratunga fait le vœu de ne pas relâcher la pression contre les terroristes tout en cherchant à établir un compromis avec les factions tamoules modérées. La rébellion ne prendra fin qu'en 2009, après avoir fait quatre-vingt mille victimes.

En décembre 2001, le rival de Chandrika Kumaratunga, Ranil Wickremesinghe, devient le chef du gouvernement après la victoire du P.N.U. aux élections législatives. Cette cohabitation provoque de nombreux incidents entre les deux représentants de l'État. La présidente s'oppose ainsi publiquement aux efforts de paix que le Premier ministre déploie, prétextant que trop de concessions ont déjà été faites aux rebelles. La lutte de pouvoir qui s'ensuit conduit Chandrika Kumaratunga à demander la tenue d'élections anticipées en avril 2004. Face à la défaite du P.N.U., Ranil Wickremesinghe cède la place au nationaliste Mahinda Rajapakse. En décembre, la présidente doit affronter de nouveaux soulèvements après le passage d'un tsunami dévastateur sur le pays. La Constitution lui interdisant de briguer un troisième mandat, elle cède le pouvoir à Mahinda Rajapakse après l'élection présidentielle de novembre 2005.

— Universalis

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. BANDARANAIKE KUMARATUNGA CHANDRIKA (1945- ) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • BANDARANAIKE SIRIMAVO (1916-2000)

    • Écrit par Nira WICKRAMASINGHE
    • 633 mots

    Sirimavo Ratwatte Dias Bandaranaike est née le 17 avril 1916 à Ratnapura, dans le sud de l'île de Ceylan. À la tête du Parti de la liberté de Sri Lanka (S.L.F.P.), elle devient en 1960 la première femme au monde chef de gouvernement. Elle occupe ce poste jusqu'en 1965 et, de nouveau, de...

  • SRI LANKA

    • Écrit par Osmund BOPEARACHCHI, Universalis, Delon MADAVAN, Éric MEYER, Édith PARLIER-RENAULT
    • 21 677 mots
    • 15 médias
    ...régime. Les élections législatives d'août 1994, puis la présidentielle de novembre 1994, sont gagnées très largement par la fille de Mme Bandaranaike, Chandrika Kumaratunga, qui a regroupé autour du S.L.F.P. les partisans d'un retour à la paix et à la démocratie, d'un assainissement des mœurs politiques...
  • TAMOUL SÉPARATISME, Sri Lanka

    • Écrit par Universalis, Nira WICKRAMASINGHE
    • 1 882 mots
    En janvier 1995, le gouvernement de Chandrika Bandaranaike Kumaratunga et le L.T.T.E. font une trêve et amorcent des discussions, mais ce dernier rejette les propositions et rompt le cessez-le-feu. Le gouvernement reprend le contrôle de la péninsule de Jaffna en avril 1996. Mais les Tigres, qui disposent...

Voir aussi