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CARMEN (G. Bizet)

Le 3 mars 1875, Carmen, de Georges Bizet, opéra-comique en quatre actes sur un livret de Henri Meilhac et Ludovic Halévy d'après la nouvelle de Prosper Mérimée, est créée à l’Opéra-Comique de Paris (salle Favart). Cette date est essentielle dans l'histoire de l'art lyrique. Tout en restant dans le cadre de l'opéra-comique, qui implique l’alternance de numéros chantés et de dialogues parlés, Bizet transfigure en effet le genre, dont il retient cependant la vivacité souvent comique, en contraste avec le tragique du sujet de l’œuvre de Mérimée. Les principales qualités que Bizet déploie dans Carmen – richesse mélodique, raffinement de l'écriture, sens de la couleur et de la progression dramatique – étaient déjà perceptibles dans quelques ouvrages antérieurs comme Les Pêcheurs de perles (1863) ou L'Arlésienne (1872).

Argument

L'action se déroule à Séville et dans ses environs, vers 1820.

Acte I. Sur une place de Séville, entre la manufacture de tabac et la caserne des dragons d'Alcala, la paysanne Micaëla (soprano) cherche son ami don José (ténor), brigadier dans la compagnie du capitaine Zuniga (basse). Mais il n'a pas encore pris son service et elle s'éloigne. Peu après, la garde montante arrive (chœur d’enfants : « Avec la garde montante ») et don José vient relever Moralès (baryton) tandis que les cigarières sortent de la manufacture. L'une d'elles, la gitane Carmen (mezzo-soprano), éconduit les hommes (habanera de Carmen : « L’amour est un oiseau rebelle que nul ne peut apprivoiser ») mais cherche à séduire don José en lui jetant la fleur de son corsage, qu'il cache sous son uniforme. Carmen va reprendre son travail tandis que Micaëla apporte à don José une lettre de sa mère ; il semble décidé à l'épouser (duo Micaëla - don José : « Parle-moi de ma mère ! »). Une bagarre éclate dans la manufacture et les cigarières envahissent la place. Sur ordre du capitaine Zuniga, don José arrête Carmen, qui a blessé une ouvrière. Mais elle le séduit et il la laisse fuir après avoir convenu d'un rendez-vous sous les remparts de Séville (séguedille : « Près des remparts de Séville »). Il est mis aux arrêts.

Acte II. Dans l'auberge de Lillas Pastia (rôle parlé), un repère de contrebandiers. Carmen interprète une chanson bohémienne avec deux de ses amies gitanes, Mercédès et Frasquita (sopranos). Elle reconnaît qu'elle n'est pas insensible à l'amour de don José. Celui-ci a été dégradé et vient de purger un mois de prison. Des cris marquent l'entrée du célèbre toréador Escamillo (baryton), au charme duquel Carmen résiste difficilement (couplets du Toréador : « Votre toast... je peux vous le rendre [...] Toréador, en garde ! »). Pourtant, lorsque don José revient, elle cherche à le convaincre de fuir avec elle et une bande de contrebandiers commandée par le Dancaïre, accompagné par son acolyte, le Remendado. Dans son hésitation (air de don José : « La fleur que tu m’avais jetée »), il laisse passer l'heure de la retraite qui rappelle les soldats à la caserne et, lorsque survient Zuniga revenu pour séduire Carmen, il dégaine et se bat avec lui. Don José n'a plus le choix et doit suivre les contrebandiers.

Acte III. Dans la montagne. La passion de Carmen pour don José n'a pas duré. Elle lit dans les cartes sa mort et celle de don José (trio des cartes entre Carmen, Frasquita et Mercédès). Les contrebandiers partent dans la montagne et don José reste pour monter la garde. Micaëla survient : elle veut sauver son fiancé. Escamillo arrive à son tour et révèle à don José qu'il a rendez-vous avec Carmen : les deux rivaux se battent au couteau et Escamillo ne doit son salut qu'à l'intervention de Carmen et des contrebandiers. Carmen arrive à persuader don José de suivre Micaëla au chevet de sa mère[...]

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Écrit par

  • : chef d'orchestre, musicologue, producteur à Radio-France

Classification

Pour citer cet article

Alain PÂRIS. CARMEN (G. Bizet) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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