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CAPITALISME (NOTION DE)

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L’émergence d’un nouveau capitalisme mondialisé

La mondialisation du capitalisme s’est accélérée depuis le dernier quart du xxe siècle sous l’effet des politiques de libéralisation menées dans la plupart des pays. Orchestrées par les grandes organisations internationales (Fonds monétaire international, Banque mondiale, Organisation mondiale du commerce), ces politiques cherchent à réduire le rôle des politiques publiques, afin d’accroître le rôle du marché, et à éliminer les obstacles à la libre circulation internationale des marchandises, des services et des capitaux. Les grands groupes industriels et financiers multinationaux en sont les principaux bénéficiaires.

Émerge un nouveau capitalisme mondialisé, fondé sur deux moteurs : d’une part, la finance internationale, qui facilite les opérations de restructuration et de délocalisation ; d’autre part, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (N.T.I.C.) qui génèrent des gains de productivité et réduisent les coûts de transport (Dominique Plihon, Le Nouveau Capitalisme, 2009). Toutefois, même s’ils sont soumis aux mêmes grandes forces qui sous-tendent la mondialisation, les capitalismes nationaux restent très divers, car leurs institutions (systèmes éducatifs, sociaux, financiers…) sont souvent différentes. Il y aurait ainsi, d’un côté, le capitalisme de marché des pays anglo-saxons qui confie aux marchés financiers l’assurance individuelle des risques et, d’un autre côté, les économies sociales de marché, présentes en Europe continentale, où la protection sociale et la régulation publique du marché du travail sont plus importantes (Bruno Amable, Les Cinq Capitalismes, 2005).

Une des caractéristiques majeures du capitalisme est sa formidable capacité d’adaptation qui a déjoué les pronostics de Karl Marx qui avait prédit son effondrement (Robert Boyer, Une théorie du capitalisme est-elle possible ?, 2004). Deux facteurs contribuent à la restructuration continue des économies capitalistes. En premier lieu, leur capacité à s’appuyer sur les innovations, dont Joseph Schumpeter avait montré le rôle de « destruction créatrice » dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942, rééd. franç. 1990). L’illustration en est fournie par le rôle moteur des N.T.I.C. dans les économies capitalistes les plus dynamiques de ce début de xxie siècle, qu’il s’agisse des États-Unis ou des nouveaux pays industriels asiatiques. En second lieu, la résilience du capitalisme est liée à la capacité des États à intervenir pour construire des institutions et mettre en œuvre des politiques publiques correctrices. C’est ainsi que les politiques publiques keynésiennes ont contribué à la forte croissance des Trente Glorieuses de 1945 à 1975.

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Écrit par

  • : professeur émérite d'économie, université Sorbonne Paris nord

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Pour citer cet article

Dominique PLIHON. CAPITALISME (NOTION DE) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Article mis en ligne le et modifié le 22/11/2013