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BERLINGSKE TIDENDE

Parmi les plus anciens journaux d'Europe, le journal danois Berlingske Tidende est le seul, sans doute, qui puisse se vanter d'être resté, à travers huit générations, dans les mains de la même famille, celle des Berling, à laquelle il doit son nom.

Premier quotidien danois du matin par son tirage, il est le centre du plus important groupe de presse du pays. Autour de lui gravitent notamment un quotidien du milieu de la matinée, le Berlingske Tidende de format tabloïde (lancé en 1916) ; un hebdomadaire à la fois politique, culturel et économique, le Weekendavis, unique en son genre au Danemark, qui a remplacé en mars 1971 le quotidien du soir, le Berlingske Aftenavis, contraint de se saborder quand la distribution postale de 15 heures a été supprimée à Copenhague ; un illustré également hebdomadaire , le Søndags-Berlingske Tidende (lancé en 1921). À l'origine de cet « empire scandinave », on trouve un Allemand du Mecklembourg, Ernst Heinrich Berling (1708-1750), qui, après avoir épousé une Danoise, se fixe à Copenhague où, en 1733, il ouvre une imprimerie. Sa réussite lui permet d'obtenir, en 1747, le titre envié d'imprimeur de la cour et de faire paraître, deux fois par semaine, à dater du 3 janvier 1749, une gazette, le Kjoebenhavnske Danske Post-Tidende. Cette livraison donne les dernières nouvelles de l'intérieur et de l'étranger. En outre, elle publie en exclusivité tous les actes officiels (textes de lois, nominations de fonctionnaires, etc.), ce qui lui vaut le privilège d'être acheminée en un temps record aux quatre coins du territoire par les estafettes des Postes royales. Tirée à 7 000 exemplaires (un beau chiffre pour l'époque), elle aura, pendant une dizaine d'années, une édition en allemand et une édition en français, La Gazette de Copenhague, destinées aux non-autochtones résidant (artistes, artisans, diplomates et émigrés). Quand E. H. Berling meurt à quarante-deux ans, sa veuve puis ses deux fils lui succèdent. En 1765, l'entreprise s'installe à Pilestraede, son lieu d'implantation définitive.

Organe semi-officiel du pouvoir durant les cinq premières décennies de son existence, le Kjoebenhavnske Danske Post-Tidende en devient encore plus dépendant au moment des guerres de l'Empire. De 1808 à 1831, s'il continue à être géré par les héritiers Berling, il sert, sous le nom de Den Privilegerede Danske Stats-Tidende, de porte-parole direct au gouvernement, principalement dans le domaine de la politique extérieure. En 1832, il retrouve une semi-liberté, tout en restant soumis à la censure et en gardant le monopole de la publication des avis officiels. Bientôt doté d'un nouveau titre (adopté en 1833), Berlingske politiske og Avertissements-Tidende, il commence une nouvelle carrière, impulsé par Carl Berling (1812-1871), arrière-petit-fils du fondateur ; grâce aux initiatives dynamiques de cette forte personnalité, le vénérable journal familial connaît un développement prospère. Son format s'agrandit, le nombre de ses pages et de ses rubriques augmente. Paraissant six fois par semaine depuis 1831, sept fois à partir de 1840, il est complété en 1844 par une édition du soir, le Berlingske Aftenavis.

De 1838 à 1866, Carl Berling est remarquablement secondé par un ancien homme d'affaires né à Hambourg, Mendel Levin Nathanson (1780-1868). Ce dernier assume l'entière direction du quotidien quand le « patron », en 1848, à l'avènement de Frédéric VII (1808-1863) dont il est un ami de jeunesse, est appelé à la cour pour y remplir d'importantes fonctions. Éminence grise du souverain sur lequel il exerce une influence profonde, de concert avec son ex-maîtresse Louise Rasmussen, devenue en 1850 épouse morganatique du roi, qui la fait, à cette occasion, comtesse Danner, Carl Berling le pousse à accorder à ses sujets, en 1849, une[...]

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Camille OLSEN. BERLINGSKE TIDENDE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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