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BAOUÏT

Les ruines du monastère de Baouït sont situées sur la rive occidentale du Nil, à 8 kilomètres du village actuel de Deiroût ech-Chérif en Moyenne-Égypte (316 kilomètres au sud du Caire).

Les fouilles ont été entreprises de 1901 à 1903 par J. Clédat secondé par E. Chassinat et C. Palanque. Elles ont été reprises en 1913 par J. Maspero. Les objets mis au jour ont été répartis entre le musée Copte du Caire et le musée du Louvre.

Le monastère fut fondé vers les années 385/390 ( ?) par le moine Apollo (306/308-395 ?). La découverte de peintures et de graffiti a permis d'établir qu'une communauté de religieuses s'était installée dans la partie sud du monastère (vie s. ?). Son apogée semble se situer aux vie-viie siècles ; l'époque arabe marque début d'une longue agonie due à la désertion constante des moines. Le sable a lentement recouvert les constructions à partir du xe siècle.

Le monastère est entouré d'une enceinte de brique, délimitant un espace de 700 mètres du nord au sud et de l'est à l'ouest. Deux églises contiguës (nord et sud) ont été dégagées dans la zone centrale. Seule l'église sud a été complètement publiée et partiellement reconstituée au musée du Louvre. Élevée au vie siècle, en brique et pierre de taille, au-dessus de l'édifice primitif du ive siècle, elle présente toutes les caractéristiques de l'église copte. La basilique à trois nefs est occupée par deux rangs de trois colonnes en granit, surmontées de chapiteaux corinthiens ou de chapiteaux corbeilles de type byzantin. Le sanctuaire oblong occupe toute la largeur de l'église ; la paroi orientale est creusée en son centre d'une niche rentrante à fond plat, ornée d'une peinture figurant le Christ Pantocrator entouré d'apôtre s ; la lumière pénétrait par un œil-de-bœuf pratiqué dans la partie haute. À l'origine, le chœur était séparé de la nef par un écran sculpté en bois, qui prenait appui sur deux avancées murales. Des ornements géométriques ou végétaux, sculptés sur pierre ou sur bois, en méplat ou en bas relief, courent le long des parois intérieures et extérieures, envahissant colonnes et niches.

L'église nord, plus tardive (vers le début du ixe s.), semble avoir été hâtivement construite en briques cuites et crues et rehaussée par quelques éléments de calcaire. Son intérêt réside dans ses peintures et ses décors de boiseries.

Autour des églises s'enchevêtrent des constructions en briques crues constituées par de nombreuses salles, parfois difficiles à identifier. On a pu reconnaître néanmoins une hôtellerie pour pèlerins et des ateliers (cuisines, four à chaux) qui rendaient le monastère économiquement indépendant. Les quartiers d'habitation comprennent cours, cellier, cuisines et cellules, souvent décorées de sujets religieux.

Mais ce sont les « chapelles » de Baouït qui forment l'ensemble de peintures le plus complet et le plus précieux, jusqu'ici mis au jour, pour l'étude de la peinture chrétienne d'Égypte. Ce sont des pièces carrées à coupoles demi-sphériques ou rectangulaires et surmontées d'une voûte en berceau. La peinture est posée sur un pisé recouvert de plâtre. Le sujet principal est réservé à la niche de la paroi orientale (Christ triomphant ou Vierge à l'enfant) ; une riche ornementation géométrique ou végétale se déploie sur les soubassements, les arcs et les voûtes. Sur la partie haute des murs, se développent aussi bien des scènes tirées du répertoire gréco-romain (chasse du lion, chasse de la gazelle) que des sujets chrétiens (files de saints, de moines ; scènes de l'Ancien et du Nouveau Testament).

À l'extérieur de l'enceinte, les fouilleurs avaient dégagé d'autres édifices non identifiés et une nécropole chrétienne.

— Marie-Hélène[...]

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Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Marie-Hélène RUTSCHOWSCAYA. BAOUÏT [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COPTES

    • Écrit par Pierre DU BOURGUET, Hervé LEGRAND
    • 6 969 mots
    • 2 médias
    Il demeure, parfois en ruine, un nombre important d'églises de cette époque : celles du Deir el-Bakara, de Baouît, du Deir el-Ahmar, de Dendérah en Haute-Égypte et du monastère de Saint-Jérémie à Saqqarah près de Memphis. Le programme a pu être influencé par les églises du site miraculeux d'Abou-Mina...

Voir aussi