Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

BALÉARES

Archipel de la Méditerranée occidentale peuplé de 1 030 650 habitants (estim. 2007) et d'une superficie de 5 014 kilomètres carrés, les Baléares constituent la plus petite communauté autonome d'Espagne avec la Rioja, composée d'une seule province. Situées à une distance de 80 à 300 kilomètres de l'Espagne continentale, elles se divisent en deux groupes d'îles. Le groupe oriental, le plus important, constitue les Baléares à proprement parler et est formé de Majorque, de Minorque et de l'îlot de Cabrera. Le groupe occidental, connu sous le nom de Pityuses, comprend deux îles, Ibiza et Formentera. L'archipel, prolongement des chaînes Bétiques, est relié à la péninsule ibérique par un seuil, près du cap de Nao dans la province d'Alicante. Chef-lieu de la communauté autonome, Palma de Majorque en est aussi le centre militaire, judiciaire et religieux.

Espagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Espagne : carte administrative

Majorque, Baléares - crédits : Martin Moxter/ Zoonar.com/ LBRF/ Age Fotostock

Majorque, Baléares

Les Baléares présentent des paysages variés, mêlant montagnes, plateaux et plaines vallonnées. Minorque est couverte de plaines. Les précipitations annuelles, faibles, dépassent rarement 450 millimètres et se produisent essentiellement en automne et au printemps.

Les raids de pirates barbaresques ont découragé le peuplement des côtes jusqu'au xixe siècle. Le développement du tourisme depuis le début des années 1950 a favorisé la concentration humaine le long des zones côtières et la dépopulation de l'arrière-pays. La population de Majorque et de Minorque est très concentrée dans les grandes villes alors que celle d'Ibiza et de Formentera tend à être plus dispersée. Les zones cultivées sont fréquemment subdivisées en minifundios (petites propriétés), le nombre de latifundia (grandes propriétés) ayant fortement baissé depuis 1920.

L'exode de l'arrière-pays a considérablement réduit la main-d'œuvre agricole des îles. La culture du froment, du raisin et des olives a prédominé jusqu'en 1830, quand l'amélioration des transports a permis d'acheminer sur des marchés plus éloignés de nouvelles cultures commerciales (amandes, pêches, abricots, caroubes et tomates notamment). Les cultures non irriguées sont les plus fréquentes bien qu'il reste des roues à eau et des moulins à vent, héritages des Arabes. Sir Richard Kane, gouverneur de Minorque entre 1712 et 1736, introduisit du bétail et des ovins d'Afrique du Nord ainsi que des porcs de Sardaigne ; leur élevage se poursuit encore aujourd'hui.

Les industries sont relativement peu développées dans les Baléares et la plupart des entreprises n'ont qu'un nombre réduit d'employés. Les usines fabriquent des chaussures, des meubles et des textiles. Des ateliers produisent également de la dentelle fine et des broderies. Le tourisme, moteur de l'économie, n'offre que des emplois saisonniers laissant une grande partie de la main-d'œuvre inoccupée en hiver.

Par leur position centrale, les îles furent exposées au fil du temps à l'influence de nombreuses civilisations plus orientales, qui y laissèrent leurs empreintes. La culture préhistorique talayotique (ainsi appelée en raison des talayots, structures mégalithiques, qu'elle érigeait) semble cependant avoir peu évolué au contact avec l'extérieur. Les multiples épées de bronze, haches simples et doubles, épées à antennes, têtes et représentations de taureaux et autres animaux découvertes témoignent des influences étrangères que les îles ont subies pendant de longues périodes. La poterie, essentiellement de type talayotique, semble ne pas avoir beaucoup évolué jusqu'à l'occupation romaine. Les documents historiques attestent un peuplement datant d'au moins 2 600 ans.

Occupées par les Carthaginois puis les Romains, les Baléares furent conquises par les Vandales, avant de passer aux mains des Byzantins. Les Maures occupaient la[...]

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

  • : chercheur à l'Institut d'économie et de géographie de Madrid, auteur
  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis et Vicente RODRIGUEZ. BALÉARES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Espagne : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Espagne : carte administrative

Majorque, Baléares - crédits : Martin Moxter/ Zoonar.com/ LBRF/ Age Fotostock

Majorque, Baléares

Autres références

  • ESPAGNE (Le territoire et les hommes) - Géographie

    • Écrit par Michel DRAIN
    • 9 604 mots
    • 8 médias
    La plus petite des régions autonomes avec la Rioja, les Baléares (5 014 km2), conquise également par les Catalans (ancien royaume de Majorque), ne manque pas de diversité, notamment entre les paysages de Majorque et ceux de Minorque. Les différences ne tiennent pas seulement au relief qui oppose...
  • IBÉRIQUE PÉNINSULE

    • Écrit par Michel DURAND-DELGA
    • 4 168 mots
    • 1 média
    ...se diversifie et s'enrichit en Paléogène épicontinental. Le tout est plissé et parfois écaillé vers le nord. Ces cisaillements sont bien développés aux Baléares, qui appartiennent toutes à cette zone et montrent, à Minorque, leur substratum paléozoïque. Cette « zone prébétique » s'enfonce vers le sud sous...
  • PALMA DE MAJORQUE ou PALMA

    • Écrit par Robert FERRAS
    • 315 mots
    • 1 média

    Ville principale de l'île de Majorque et de l'archipel des Baléares, chef-lieu de la communauté autonome des Baléares, Palma avait une population de 383 107 habitants en 2007, soit plus de la moitié de la population de l'île contre le quart en 1900 ; entre cette date et 1950, sa population...

  • TOURISME

    • Écrit par Jean-Christophe GAY
    • 14 758 mots
    • 11 médias
    ...Espagne, ou le littoral émilien-romagnol, de part et d’autre de Rimini sur l’Adriatique. Outre ces conurbations, on trouve des ensembles touristiques plus fragmentés mais tout aussi fréquentés, commel’archipel des Baléares (près de 14 millions de touristes en 2019) ou la côte dalmate de Croatie.

Voir aussi