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BOURNONVILLE AUGUSTE (1805-1879)

Danseur et chorégraphe danois dont l’œuvre fut influencée par la tradition française du ballet. Fils d'un danseur français qui fit carrière à Stockholm puis au Ballet royal de Copenhague, August Bournonville, né à Copenhague le 21 août 1805, fonda au Danemark une école dans le plus pur style de la danse française. Il fit ses débuts de danseur en 1813 dans Lagert ha, un ballet du chorégraphe italien Vicenzo Galeotti. En 1820, son père lui fait faire un premier voyage en France. Il s'y établit en 1824 pour recevoir la formation nécessaire à une carrière internationale. Il suit les cours de Gaëtan Vestris et fait à l'Opéra de Paris des débuts très peu remarqués. Du moins, profite-t-il de ses expériences de second rôle pour apprendre tous les ballets des chorégraphes P. Gardel, J. Homère et L. Milon. Plus tard, il sera tout aussi attentif à l'œuvre de J. Perrot et au style de Carlotta Grisi. Son échec parisien décide de sa carrière chorégraphique. En 1829, à Copenhague, il remplace son père au poste de maître de ballet. En 1834, lors d'un voyage à Paris en compagnie de Lucile Grahn, il voit Marie Taglioni dans La Sylphide et deux années plus tard il donne une version nouvelle du premier grand ballet romantique avec une musique de H. Lovenskjold.

Mis à part deux séjours à l'étranger (Vienne, de 1855 à 1856, et Stockholm, de 1861 à 1864), la carrière de Bournonville se déroule à Copenhague. Parmi les trente-quatre œuvres originales qu'on lui doit, plusieurs restent au répertoire : Festival à Albano (1839), Le Toréador (1840), Napoli (1842), Le Conservatoire (1849), Kermesse à Bruges (1851), Une légende populaire (1854), La Ventana (1856), La Fête des fleurs à Genzano (1858), Loin du Danemark (1860), Le Corps des volontaires à Amager (1871).

August Bournonville est l'introducteur au Danemark de plusieurs ballets français : La Somnambule, Paul et Virginie, d'après M. Gardel, Nina ou la Fille rendue folle par amour, d'après L. Milon ; en outre, il a laissé un important livre de mémoires : Ma vie théâtrale.

Dans ses ballets, Bournonville veut atteindre à un accord entre pantomime, danse folklorique et danse classique. La danse étant à ses yeux le moyen d'exprimer le bonheur individuel, la part réservée à la pantomime est importante. Il aime décrire les groupes ethniques et sociaux, le peuple de Naples dans Napoli. Fidèle héritier de Jean Georges Noverre, il pense que le ballet doit avoir une valeur dramatique, faire vivre des personnages ; mais il se défie autant du nouveau courant dont la production repose sur le talent individuel et des effets éblouissants, que de la vieille école et de son langage mimique.

Romantique à sa manière, il est sensible au pittoresque. Grand voyageur, comme les musiciens russes, il collectionne les richesses folkloriques afin que ses danses s'accordent au cadre géographique où se déroule l'action de chaque ballet : Tyrol, Écosse, Espagne, Italie, Grèce, Flandre, Bretagne ou Carpathes.

Son séjour à Paris lui permit d'acquérir une impeccable formation classique ; cependant, au style de la tradition il allie une clarté particulière. La chorégraphie d'August Bournonville se caractérise également par une réflexion subtile apportée à l'occupation de l'espace et par son souci de la continuité du mouvement. Alors que dans les ballets académiques le danseur se tient presque toujours face au public, l'interprète d'August Bournonville projette ses pas dans de multiples directions et donne l'impression de libérer le mouvement. Le recours à des groupements impairs rompt également le poids de la symétrie. L'intégration de toutes les figures au déroulement de l'action donne la sensation d'un flot continu de danse et les qualités d'élévation ne lui suffisent pas. Bournonville accorde beaucoup d'attention aux assouplissements du buste, des bras ; il anticipe ainsi d'une[...]

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Pour citer cet article

Pierre LARTIGUE. BOURNONVILLE AUGUSTE (1805-1879) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LA SYLPHIDE ET MARIE TAGLIONI

    • Écrit par Jean-Claude DIÉNIS
    • 215 mots
    • 1 média

    Le chorégraphe Filippo Taglioni imagine La Sylphide pour sa fille Marie. Cette œuvre, créée le 12 mars 1832 pour l'Opéra de Paris, sur une musique de Jean Schneitzhoeffer, est considérée comme le premier grand ballet romantique, neuf ans même avant Giselle. On y trace la frontière entre...