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TROUSSEAU ARMAND (1801-1867)

Né à Tours le 14 octobre 1801, Armand Trousseau est d’abord formé comme professeur de lettres classiques et devient répétiteur au lycée de Châteauroux. Il est remarqué par Pierre Fidèle Bretonneau, grand médecin de Tours, qui l'engage dans son service à l'hôpital de Tours et lui fait entreprendre des études de médecine. Il soutient, en 1825 à Paris, sa thèse de doctorat. Agrégé l'année suivante, il fait toute sa carrière ultérieure à Paris, mais il entretient une correspondance étroite avec son maître dont il diffuse les découvertes et les travaux. « De la maladie à laquelle M. Bretonneau a donné le nom de dothiénentérie » (ie une fièvre éruptive polymorphe) est le premier article paru sur ce sujet (1826) ; l'année suivante, il fait imprimer La Diphtérite qui a été présentée par Bretonneau en 1821 à l'Académie de médecine et qui constitue la première description solide de la diphtérie. Il poursuit ensuite une carrière certes médicale, mais également marquée par une relation étroite avec la santé publique gouvernementale puis la politique. Passionné par la révolution de février 1848, il est élu en avril de cette même année député d'Eure-et-Loir, siège à l'Assemblée nationale et contribue à la rédaction de la Constitution. Cependant, désapprouvé par Bretonneau, il démissionne en novembre

Sur le plan médical, il est envoyé en octobre 1828 à Gibraltar pour étudier l'épidémie de fièvre jaune ; il contracte lui-même cette maladie. Nommé médecin des Hôpitaux, il entre à l'Hôtel-Dieu en 1831. Il écrit, avec son élève Pidoux, le Traité de thérapeutique et matière médicale (1835) puis, seul, le Traité pratique de la phtisie laryngée, de la laryngite chronique et des maladies de la voix (1837). En 1839, il obtient la chaire de thérapeutique à la faculté de médecine de Paris et un service à l'hôpital Saint-Antoine et, jusqu'à sa retraite, il enseigne et répand les théories de Bretonneau, mais s'oppose à celles de Broussais. Il publie en 1843 sa découverte de la thoracocentèse (De la paracentèse du thorax dans certains cas de pleurésie aiguë), et décrit plus tard le symptôme de la tétanie infantile qui porte son nom (signe de Trousseau). Il est membre de l’Académie de médecine en 1850. En 1852, il publie les résultats d’une série de trachéotomies pratiquées sur cent cinquante malades atteints de croup (obstruction de la gorge par de fausses membranes dues à la diphtérie) et promeut cette méthode. Il utilise son pouvoir à l’Académie de médecine pour interdire la pratique moins traumatisante de l’intubation trachéale. À cette même époque, il occupe la chaire de clinique médicale et revient à l'Hôtel-Dieu diriger un service. Il publie en 1861 ses célèbres leçons, Cliniques médicales de l'Hôtel-Dieu, rééditées en 1931.

— Jacqueline BROSSOLLET

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Classification

Pour citer cet article

Jacqueline BROSSOLLET. TROUSSEAU ARMAND (1801-1867) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • HOMÉOPATHIE

    • Écrit par Olivier FAURE
    • 7 645 mots
    • 5 médias
    ...organisée autour d’un principe cohérent qui semblait de ce fait en garantir l’efficacité. Il comblait une lacune, car les grands cliniciens hospitaliers comme Armand Trousseau (1801-1867) jugeaient, au vu de leur expérience hospitalière, que les traitements étaient souvent inutiles, voire dangereux. Confrontés...

Voir aussi