Abonnez-vous à Universalis pour 1 euro

ARISTOXÈNE DE TARENTE (IVe s. av. J.-C.)

Aristoxène le Musicien, né à Tarente entre ~ 356 et ~ 352, élève d'Aristote et ami de Dicéarque, a participé aux grands travaux historiques et scientifiques du Lycée sous le scolarquat de Théophraste, en écrivant — sur la musique, son histoire, son enseignement, ses instruments, ses principes — des ouvrages qui eurent une influence considérable. Parmi les quatre cent cinquante-trois livres que Suidas lui attribue, un assez long fragment des Éléments de rythmique a été conservé, ainsi que, sous une forme peut-être altérée, ses Éléments d'harmonique, où il recommande de ne pas « tourner le dos à la sensation » et de se fier à l'oreille plutôt qu'à la raison mathématique. Sa théorie de l'âme est, elle aussi, musicale : unité du corps et rapport naturel de ses fonctions, l'âme est au corps ce que l'harmonie est à l'instrument de musique. À travers le Phédon de Platon (86 c et d), c'est aux doctrines pythagoriciennes qu'il faut faire référence. De fait, Aristoxène a connu les pythagoriciens de l'école de Phlionte et a laissé une Vie pythagorique et un livre de Propositions pythagoriques, qui nous ont été transmis principalement par Jamblique : ces ouvrages constituent l'une des sources de la légende pythagoricienne. Enfin, s'il ne reste rien de son œuvre éthique et politique, quelques autres biographies d'Aristoxène nous sont parvenues : sur Platon, Archytas et Socrate, dont le fils de Spinthare (une comparaison entre Diogène Laërce, ii, 20 et Sextus, Math., vi, 1, permet sans doute de l'identifier à Aristoxène) fait un malfrat inculte et bigame.

— Barbara CASSIN

La suite de cet article est accessible aux abonnés

  • Des contenus variés, complets et fiables
  • Accessible sur tous les écrans
  • Pas de publicité

Découvrez nos offres

Déjà abonné ? Se connecter

Écrit par

Classification

Pour citer cet article

Barbara CASSIN. ARISTOXÈNE DE TARENTE (IVe s. av. J.-C.) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • GAMME

    • Écrit par Michel PHILIPPOT
    • 4 969 mots
    Opposés aux pythagoriciens en ce qu'ils n'attribuaient aucune valeur souveraine à la perfection des nombres, les disciples d'Aristoxène de Tarente (ive siècle av. J.-C.) étaient cependant attachés à la théorie des divisions de la corde vibrante dans des rapports «  harmoniques » ; ils attribuaient...
  • GRÈCE ANTIQUE (Civilisation) - Théâtre et musique

    • Écrit par Jacques CHAILLEY, François JOUAN
    • 5 708 mots
    • 2 médias
    Vers le ive siècle avant J.-C., une nouvelle période se dessine. Comme trois siècles plus tôt avec Pythagore, un nom prestigieux, celui d'Aristoxène de Tarente, marque le passage. Polémiste fougueux autant que technicien expérimenté, il apporte en la matière une vertu fort négligée, le bon...

Voir aussi