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ARAI HAKUSEKI (1657-1725)

Savant et homme d'État japonais, conseiller et précepteur des sixième et septième shōgunTokugawa, Ienobu et Ietsugu. Fils d'un modeste officier au service du shōgun, Arai Hakuseki préféra se consacrer aux études ; il vivait dans la pauvreté, lorsque son maître et ami Kinoshita Jun'an le proposa comme précepteur d'Ienobu, daimyō de Kōfu, appartenant à l'une des branches cadettes de la famille Tokugawa. Quand celui-ci fut appelé à succéder à Tsunayoshi, cinquième shōgun Tokugawa, Hakuseki le suivit au palais d'Edo et demeura précepteur principal des shōgun, de 1709 à 1716. Ne faisant pas partie officiellement du gouvernement, il fut cependant consulté par Ienobu sur la politique, correspondit avec lui par lettres et agit auprès du conseil shōgunal par l'intermédiaire de Manabe Akifusa, chambellan. Son intention eût été de réformer les finances du gouvernement shōgunal, mais il dut se contenter d'assainir le système monétaire qui se dégradait, par suite d'émissions de pièces d'or et d'argent de mauvais aloi. Il crut pouvoir imposer le retour au système monétaire du début du xviie siècle. La pénurie des métaux précieux vouait la réforme à l'échec. Cependant, cette tentative de renforcement de la monnaie permit une rémission temporaire de la crise de l'économie nationale, dont bénéficia le shōgun Yoshimune, après 1716, date à laquelle Hakuseki fut révoqué avec tout le personnel amené à Edo par la maison de Kōfu. À la retraite, il vécut dignement en poursuivant ses recherches personnelles jusqu'à sa mort.

Il reste de cet érudit à l'esprit curieux et fécond des œuvres touchant divers domaines. Parmi ses écrits officiels, il faut citer huit rapports remis au gouvernement shōgunal, dont les trois premiers se rapportent à l'administration en général et au protocole ; les cinq autres, rédigés entre 1713 et 1715, traitent de la monnaie : on y trouve un historique, le compte rendu d'une enquête auprès des artisans de l'or et de l'argent, ainsi que des statistiques sur les monnaies émises antérieurement (en circulation ou thésaurisées) et sur les exportations des métaux. Hakuseki laissait aussi deux exposés de ses connaissances sur l'Occident (Sairan igen, 1713 ; Seiyō kibun, 1715) qu'il avait acquises en interrogeant Sidotti, missionnaire italien, capturé en Kyūshū et traduit à Edo pour instruction. Hakuseki plaida l'indulgence en faveur du missionnaire ; celui-ci fut néanmoins détenu au Japon, jusqu'à sa mort en 1715. Outre ses lettres, on a pu conserver plus de deux cents ouvrages d'Arai Hakuseki, dont un grand nombre manuscrits, qui témoignent d'un savoir quasi encyclopédique : commentaires d'écrits anciens chinois et japonais, archéologie, histoire, géographie, shintō. Il faut enfin mentionner en particulier son autobiographie (Oritaku shiba no ki), composée dès 1716 et remaniée plus tard par lui-même.

— Paul AKAMATSU

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Paul AKAMATSU. ARAI HAKUSEKI (1657-1725) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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