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APTÉRYGOTE

Collembole : Pogonognatnus longicornis - crédits : Encyclopædia Universalis France

Collembole : Pogonognatnus longicornis

Le terme aptérygote a été utilisé en classification jusque dans les années 1980 pour désigner les insectes chez lesquels l'absence d'ailes est un caractère originel et non une perte secondaire liée au phénomène d'adaptation. S'opposant aux ptérygotes (insectes pourvus d'ailes), il comprenait les diploures, les protoures, les collemboles et les thysanoures, c'est-à-dire les insectes les plus primitifs et les plus anciens (les plus vieux fossiles de collemboles datent du Dévonien, c'est-à-dire quelque 380 millions d'années). Cependant, ce groupe était très hétérogène, rassemblant des spécimens présentant à la fois des traits d'organisation évolués et des caractères plus archaïques.

Outre l'absence d'ailes, on doit en particulier noter :

– la persistance, dont la plupart des cas, d'appendices abdominaux simples (thysanoures, diploures, protoures) ou spécialisés pour le saut (collemboles) ;

Machilidé : Petrobius maritimus - crédits : Encyclopædia Universalis France

Machilidé : Petrobius maritimus

– la métamérisation très typique de certains appareils : système nerveux (Machilis) ou gonades (Petrobius, Japyx) ;

– simplicité de l'appareil respiratoire (Machilis), qui est même parfois complètement absent (collemboles) ;

Lépisme : Thermobia domestica - crédits : Encyclopædia Universalis France

Lépisme : Thermobia domestica

– le développement post-embryonnaire sans métamorphose (type amétabole) et la persistance de la mue au cours du stade adulte (collemboles, lépismes).

Les aptérygotes étaient divisés en deux superordres, les ectotrophes (représentés par les thysanoures) et les endotrophes (diploures, collemboles et protoures), d'après leurs pièces buccales qui étaient, respectivement, en position externe (bien visibles) et interne (cachées). Depuis les années 1980, cette caractéristique anatomique a pris l'avantage, au niveau de la classification, sur la présence ou l'absence d'ailes. Ainsi, dans la phylogénie actuelle, les diploures et les elliploures (collemboles et protoures) se sont donc retrouvés séparés des thysanoures. Ces derniers ont de plus été divisés en deux groupes, les zygentoma (thysanoures stricto sensu) et les archaeognathes, qui forment avec les ptérygotes la classe des insectes (ou ectognathes). Tous les arthropodes à six pattes, correspondant au terme insectes au sens large, sont désormais appelés hexapodes. Les positions respectives des hexapodes entognathes (diploures et elliploures) ne sont pas complètement stabilisées et sont encore l'objet d'études de phylogénie moléculaire.

— Jean-Yves TOULLEC

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Écrit par

  • : maître de conférences H.D.R., université de Paris-VI-Pierre-et-Marie-Curie

Classification

Pour citer cet article

Jean-Yves TOULLEC. APTÉRYGOTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • COLLEMBOLE

    • Écrit par Martine MAÏBECHE
    • 593 mots

    Minuscule arthropode primitif, aptère, qui est un élément clé de l'écologie du sol.

    Classe : Hexapodes ; super-ordre : Ellipoures ; ordre : Collemboles

    Les collemboles vivent le plus souvent dans le sol. Ils possèdent un corps globuleux qui est pouvu, à l'extrémité de l'abdomen, d'un...

  • HEXAPODES

    • Écrit par René LAFONT
    • 310 mots
    • 1 média

    Les reconstructions phylogénétiques traitant des relations de parenté entre les grands groupes d'Insectes sont fondées sur des observations morpho-anatomiques, auxquelles s'ajoutent de plus en plus de résultats de phylogénie moléculaire. Il est évident que de nouvelles données sont...

Voir aussi