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MAGNE ANTONIN (1904-1983)

Coureur cycliste français né le 15 février 1904 à Ytrac (Cantal). Antonin Magne débute chez les professionnels en 1926, au sein de la formation Alléluia-Wolber, et participe au Tour de France l'année suivante, remportant une étape et terminant sixième du classement général. En 1930, il est sélectionné dans l'équipe de France et apporte une aide précieuse à André Leducq, vainqueur final, tout en réussissant à prendre lui-même la troisième place.

Lors du Tour de France 1931, il conquiert le maillot jaune à Luchon, terme de la neuvième étape. Fin stratège, il parvient à le conserver jusqu'à Paris, où il devance le Belge Joseph Demuysère de 12 min 56 s.

En 1934, Antonin Magne remporte une seconde fois le Tour de France au terme d'une édition fertile en émotions. Maillot jaune à l'issue de la deuxième étape, il se présente au pied des Alpes avec 8 minutes d'avance sur l'Italien Giuseppe Martano. Dans les Alpes, le jeune René Vietto réalise un véritable récital, en s'imposant à Grenoble, à Digne et à Cannes. Dans les Pyrénées, entre Ax-les-Thermes et Luchon, Antonin Magne aurait pu perdre le Tour de France, sans le sacrifice de René Vietto, un événement qui appartient à l'épopée des « Géants de la route ». Dans la descente du Portet-d'Aspet, Magne brise une roue. Vietto est à l'avant, tandis que les autres Français se trouvent loin derrière. Un motocycliste avertit Vietto, qui fait demi-tour pour offrir son vélo à Magne. Vietto attendra longtemps avant d'être dépanné. Les sanglots de ce jeune coureur de vingt ans émeuvent la France. Vainqueur du premier « contre-la-montre » individuel organisé dans le cadre du Tour de France, Antonin Magne précède à Paris Giuseppe Martano de 27 min 31 s, Roger Lapébie de 52 min 15 s.

Toujours en 1934, Antonin Magne remporte le Grand Prix des nations, qu'il s'adjugera de nouveau en 1935 et en 1936.

Le 3 septembre 1936, sur le circuit de Bremgarten, près de Berne, théâtre du Championnat du monde sur route, Antonin Magne se dégage à 70 kilomètres du but en compagnie de Gustaaf Deloor et Grundahl Hansen. À 20 kilomètres de l'arrivée, il est seul et s'en va conquérir le maillot arc-en-ciel, devant Aldo Bini et Theo Middelkamp.

Il participe pour la dernière fois au Tour de France en 1938 : au cours de l'ultime étape, il sort du peloton en compagnie d'André Leducq à 55 kilomètres du but ; les deux hommes, qui ont débuté ensemble sur la Grande Boucle en 1927 et ont chacun remporté deux fois l'épreuve, franchissent la ligne en se tenant par l'épaule (ils sont classés premiers ex aequo de l'étape), acclamés par les 50 000 spectateurs du Parc des Princes.

Par la suite, Antonin Magne deviendra un directeur sportif respecté, pour le compte des cycles Mercier. Il prodiguera notamment ses conseils à Raymond Poulidor.

— Pierre LAGRUE

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Écrit par

  • : historien du sport, membre de l'Association des écrivains sportifs

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Pour citer cet article

Pierre LAGRUE. MAGNE ANTONIN (1904-1983) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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