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KOLINGBA ANDRÉ (1936-2010)

Le général André Kolingba a dirigé d'une main de fer la République centrafricaine (R.C.A.) de 1981 à 1993.

Né le 12 août 1936 à Bangui, la capitale de l'Oubangi-Chari, en Afrique-Équatoriale française (auj. R.C.A.), André-Dieudonné Kolingba s'engage dans l'armée française avant d'intégrer les forces de la nouvelle République centrafricaine lorsque celle-ci accède à l'indépendance en 1960. Il gravit les échelons militaires et change opportunément d'allégeance : après avoir soutenu David Dacko, le premier président du pays, il prend le parti de Jean Bedel Bokassa qui chasse celui-ci en janvier 1966 et se proclame empereur dix ans plus tard. En 1979, un nouveau coup d'État militaire restitue toutefois le pouvoir à Dacko.

Le général Kolingba renverse ce dernier le 1er septembre 1981 et instaure une junte militaire dirigée par un Comité militaire de redressement national dont il prend la tête. Ayant déjoué une tentative de putsch en 1982, il crée un parti unique, le Rassemblement démocratique centrafricain. Il fait adopter une Constitution en novembre 1986 et devient président la même année. Cependant, sous la pression populaire, il doit accepter l'ouverture au multipartisme et organiser la première élection présidentielle pluraliste en 1992. Alors qu'à l'issue du scrutin il ne parvient pas à être confirmé au pouvoir, il fait annuler les résultats, sous prétexte d'irrégularités. Toutefois, il perd de nouveau l'élection face à Ange-Félix Patassé en août 1993.

Contraint de quitter ses fonctions le 22 octobre 1993, il défie à nouveau Patassé lors du scrutin de 1999, mais il se retire avant le second tour afin de préserver le calme dans le pays. Dans la nuit du 27 au 28 mai 2001, il organise un coup d'État qui échoue et est suivi de représailles terribles contre l'ethnie yakoma à laquelle il appartient. Kolingba s'enfuit alors en Ouganda. Le 26 août 2002, il est condamné à mort par contumace pour son rôle dans la tentative de putsch. Il bénéficie d'une amnistie et est autorisé à revenir en R.C.A. pour participer au dialogue national mis en œuvre par le général François Bozizé qui s'est emparé du pouvoir le 15 mars 2003. André Kolingba, qui était à nouveau candidat à la présidentielle de 2005, remportée par Bozizé, meurt à Paris le 7 février 2010.

— Universalis

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

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Pour citer cet article

Universalis. KOLINGBA ANDRÉ (1936-2010) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CENTRAFRICAINE RÉPUBLIQUE

    • Écrit par Universalis, Apolline GAGLIARDI, Jean-Claude GAUTRON, Jean KOKIDE, Jean-Pierre MAGNANT, Roland POURTIER
    • 10 299 mots
    • 7 médias
    ...régime, après avoir tenté de se renforcer, s'effaça, le 1er septembre 1981, devant une junte militaire. À la tête du Comité militaire de redressement national (C.M.R.N.), le général AndréKolingba dut faire l'apprentissage du pouvoir, non sans l'aide d'un coopérant français, le colonel Mansion.