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ANALCIME

Du grec analkis (faible), allusion au fait que l'analcime (ou analcite) s'électrise peu par friction.

De formule brute [Si2AlO6]Na,H2O, l'analcime est une des zéolites les plus communes. Elle peut être assimilée à un feldspathoïde dans les laves alcalines sous-saturées et, moins fréquemment, dans les roches grenues, dans lesquelles elle remplace la néphéline, la sodalite ou la leucite. On la confond facilement avec cette dernière, aussi bien à l'œil nu qu'au microscope : les deux sont, en effet, des minéraux cubiques, se présentant couramment sous la même forme de leucitoèdres variant de l'incolore au blanc.

Parfois, aussi, la présence de l'analcime peut passer inaperçue : dans certaines roches, elle cristallise en fins lisérés autour des feldspaths et on la confond alors facilement avec du verre volcanique dont elle ne se distingue, au microscope, que par la légère teinte rose qu'elle prend en lumière naturelle. C'est ainsi que de nombreuses roches, décrites comme étant, par exemple, des basanititoïdes (basaltes sous-saturés en silice mais sans feldspathoïdes réellement exprimés), sont en fait des basanites (basaltes à feldspathoïdes). Finalement, l'analcime est un minéral banal de toutes les laves pauvres en silice, depuis les basanites jusqu'aux phonolites.

Comme toutes les zéolites, l'analcime se forme par altération, dépôts fumerolliens et durant les tout premiers stades d'un métamorphisme. La température et la pression de vapeur d'eau, au moment de la cristallisation, influent partiellement sur la composition chimique dont dépendent étroitement les paramètres cristallins du minéral. Ces relations ont été parfaitement définies au cours de synthèses artificielles. Comme l'analcime présente une symétrie cubique, ces paramètres sont facilement calculables, à partir de données radiocristallographiques, ce qui en fait un guide précieux pour la détermination des conditions physiques ayant présidé aux paragenèses auxquelles elle participe.

Récemment enfin, l'analcime a été reconnue dans des roches sédimentaires, où elle semble apparaître au cours de processus de néoformation exogènes.

— Michel GIBERT

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Pour citer cet article

Michel GIBERT. ANALCIME [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • FELDSPATHS

    • Écrit par Jean-Paul CARRON
    • 4 815 mots
    • 9 médias
    L'analcime, NaAlSi2O6, nH2O, est l'équivalent sodique de la leucite, mais l'eau qu'elle contient en proportions variables l'apparente plutôt aux zéolites. Elle n'est stable qu'à des températures et des pressions d'eau modérées. Elle peut se caractériser par une vive fluorescence orangée aux ultraviolets,...

Voir aussi