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COBURN ALVIN LANGDON (1882-1966)

Photographe américain d'origine anglaise, né à Boston le 11 juin 1882, Alvin Langdon Coburn est l'auteur des premières photographies résolument non objectives.

Coburn réalise ses premières photographies à l'âge de huit ans, après avoir reçu un appareil pour son anniversaire. En 1899, sa rencontre avec le photographe américain Edward Steichen (1879-1973) le détermine à suivre sérieusement cette voie. La même année, Coburn participe à deux importantes expositions, celle de la New School of American Pictorial Photography et le Salon du Linked Ring, du nom d'un groupe de photographes anglais décidés à faire reconnaître la photographie comme art à part entière.

En 1902, Coburn ouvre un atelier à New York pour y exposer ses propres tirages ; la même année, il rejoint la Photo-Secession, mouvement nouvellement formé par des photographes américains dont les aspirations recoupent celles du Linked Ring (Coburn devient membre de ce dernier en 1903). Après avoir travaillé pendant un an à New York, dans l'atelier de Gertrude Käsebier (1852-1934), figure éminente de la Photo-Secession, Coburn retourne à Boston. Là, son style se modifie, suite à sa découverte des lavis du maître japonais Sesshu Toyo (1420-1506).

En 1904, Coburn, qui a reçu commande de portraits de célébrités, embarque pour Londres. Parmi les effigies qu'il réalise alors figurent celles des écrivains George Meredith (1904) et Henry James (1906), ainsi que d'Auguste Rodin (1906). Il réalise également en 1906 un portrait de George Bernard Shaw posant nu dans l'attitude du Penseur de Rodin. Ses portraits seront publiés dans les ouvrages Men of Mark (Hommes remarquables, Londres-New York, 1913) et More Men of Mark (D'autres hommes remarquables, Londres, 1922).

En 1913, Coburn expose un ensemble de cinq photographies intitulé New York from Its Pinnacles (New York vu des hauteurs), qui montrent des scènes de rues prises en plongée. Ces photographies, et en particulier The Octopus, New York (La Pieuvre, 1912, selon la forme dessinée par les sentiers dégagés d'un square blanc de neige), adoptent une perspective nouvelle, qui souligne la dimension abstraite des motifs. Peu après, en 1917, il réalise ses premières photographies non objectives. Il les nomme vortographs (« vortographies »), se référant au groupe d'écrivains et de peintres anglais connus sous le nom de vorticistes, qui, tout comme Coburn lui-même, ont été influencés par le cubisme et le futurisme. En réalisant ses vortographies, Coburn souhaite démontrer qu'en photographie, comme dans la peinture et la sculpture cubistes, l'espace peut être fragmenté en multiples compositions abstraites.

Durant les années 1920, Coburn, qui s'est établi en Angleterre, verse de plus en plus dans le mysticisme, et délaisse l'appareil photographique au profit de recherches spirituelles. Dans les années 1950, toutefois, il renoue avec la photographie et produit un certain nombre d'images mystérieuses et ambiguës, comme Reflection (Reflets, 1962). Il devait mourir le 23 novembre 1966 à Rhos-on-Sea, dans le pays de Galles, l'année où parut, en Angleterre et aux États-Unis, son autobiographie.

— Universalis

Bibliographie

Alvin Langdon Coburn : Photographs 1900-1924, K. Steinorth éd., essai de N. Newhall, textes d'A. Bannon, Stemmle, Zurich-New York, 1998

Alvin Langdon Coburn, catalogue d'une exposition itinérante à La Coruña, Madrid et Rocherster, Fundación Pedro Barrié de la Maza-Centro Cultural de la Villa, La Coruña-Madrid, 2000

Alvin Langdon Coburn, Introd. par M. Frizot, coll. Photo Poche, Actes Sud, Arles, 2004

A. L. Coburn, Alvin Langdon Coburn, Photographer : An Autobiography, H. & A. Gernsheim éd., Faber & Faber, Londres, 1966.

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Écrit par

  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

Classification

Pour citer cet article

Universalis. COBURN ALVIN LANGDON (1882-1966) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • CHEFS-D'ŒUVRE PHOTOGRAPHIQUES DU MOMA. LA COLLECTION THOMAS WALTHER (exposition)

    • Écrit par Armelle CANITROT
    • 1 109 mots
    • 1 média
    En Europe comme aux États-Unis, l’industrialisation et l’urbanisation inspirent, à commencer par Alvin Langdon Coburn, auteur dès 1909 d’une troublante vue surplombant un carrefour enneigé, La Pieuvre (1909), et de très graphiques Toits de Paris (1913). En témoignent aussi les prises de vues...
  • PHOTOGRAPHIE (art) - Le statut esthétique

    • Écrit par Gérard LEGRAND
    • 5 146 mots
    • 8 médias
    ...Un troisième courant de cette époque est représenté par les chercheurs qui sont à l'origine des premiers clichés totalement « abstraits ». Dès 1913, Alvin Langdon Coburn brise l'espace traditionnel par ses vues en plongée de New York et surtout par son triangle de miroirs placé devant l'objectif. Le...

Voir aussi