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STIFTER ADALBERT (1805-1868)

Le pédagogue

Dans ces années de production littéraire intense, Stifter ne paraît pas se soucier des problèmes politiques de son temps. Son attitude devant la révolution de 1848 a été diversement interprétée : il semble que, comme son compatriote Grillparzer, qu'il admirait tout particulièrement, Stifter ait frondé le gouvernement Metternich pour ensuite, devant le déchaînement de la révolution, se ranger dans le camp de l'ordre. En 1848 et 1849 il publie, dans des journaux de tendance modérée, différents articles politiques où il s'en prend aux « ennemis de la liberté » que sont, à son sens, la violence, l'ignorance, l'appétit de pouvoir, où il se réjouit de l'écrasement de la révolte hongroise et salue la proclamation de la Constitution « octroyée » par l'empereur François-Joseph. À partir de 1850, il participe à son niveau à l'entreprise de réorganisation de l'Autriche menée sous l'impulsion du prince Félix de Schwarzenberg et d'Alexander, baron von Bach. Nommé en 1850 inspecteur des écoles primaires de Haute-Autriche, il déploie dans ses fonctions une activité incessante, écrivant de nombreux articles et essais pédagogiques, mettant en chantier un Livre de lecture pour le développement de la culture humaniste, qui sera d'ailleurs refusé par le ministère. Il publie en 1852 un recueil de nouvelles, Bunte Steine (Pierres de couleur), dont les héros sont presque exclusivement des enfants. En congé à partir de 1856, il publie encore deux volumineux romans : Der Nachsommer (L'Été de la Saint-Martin, 1857) et Witiko (1865), tout en rédigeant une troisième version de sa nouvelle peut-être la plus significative : Die Mappe meines Urgrossvaters (Les Carnets de mon arrière-grand-père). Souffrant d'une maladie de foie (cancer ou cirrhose), il mourut à Linz : on le retrouva la gorge tranchée d'un coup de rasoir. Accident ou suicide ?

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Écrit par

  • : ancien élève de l'École normale supérieure, professeur à l'université de Rennes-II-Haute-Bretagne

Classification

Pour citer cet article

Jean-Louis BANDET. STIFTER ADALBERT (1805-1868) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • ALLEMANDES (LANGUE ET LITTÉRATURES) - Littératures

    • Écrit par Nicole BARY, Claude DAVID, Claude LECOUTEUX, Étienne MAZINGUE, Claude PORCELL
    • 24 585 mots
    • 29 médias
    ...Avant-Mars » essaie de se démarquer du romantisme. Après le rêve intérieur, elle recherche la sensation et le concret. C'est la route que poursuit en Autriche Adalbert Stifter (1805-1868), qui voudrait, dans cette fin des temps, construire un nouveau classicisme, une « arrière-saison » de sagesse résignée. Tandis...

Voir aussi