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BESICOVITCH ABRAM SAMOILOVITCH (1891-1970)

Mathématicien russe ayant effectué la plus grande part de ses recherches à Cambridge (Royaume-Uni), spécialiste de la théorie des fonctions. Né le 24 janvier 1891 à Berdyansk (Russie), Abram Samoilovitch Besicovitch est le fils d'un joaillier devenu caissier à la suite du cambriolage de sa boutique. Extrêmement doué en mathématiques dès son plus jeune âge, Besicovitch est l'étudiant d'Andrei Markov (1856-1922) à l'université de Saint-Pétersbourg, où il publie son premier article en théorie des probabilités. En 1916, il devient membre de l'Église orthodoxe russe pour se marier avec la mathématicienne Valentina Vietalievna. Nommé professeur à l'université de Perm en 1917, puis à celle de Petrograd (Saint-Pétersbourg) en 1920, il quitte clandestinement la Russie et rejoint Copenhague en 1924 pour travailler avec Harald Bohr sur les fonctions presque périodiques, avec le soutien financier de la fondation Rockefeller. Il s'établit ensuite en Grande-Bretagne, où il enseigne d'abord à l'université de Liverpool, puis à celle de Cambridge où il reste jusqu'à sa retraite.

Les résultats majeurs de Besicovitch concernent les fonctions presque périodiques, les fonctions de variables complexes et les ensembles de dimension non entière sur lesquels est fondée la théorie des fractales. Il résout en 1925 (et sa solution est publiée en 1928) le problème de minimalisation connu sous le nom du mathématicien japonais S. Kakeya, qui l'avait proposé en 1917 : Quelle est la plus petite surface dans laquelle un segment de longueur unité peut subir une rotation d'un tour complet ? Besicovitch montre qu'on peut construire une surface d'aire arbitrairement petite satisfaisant cette propriété. Les étranges figures ainsi construites sont non bornées. Besicovitch est connu pour son goût des problèmes mathématiques pouvant se poser en termes simples ; un exemple en est sa solution du problème du lion et de l'homme enfermés dans une arène, posé par Richard Rado vers 1925. Besicovitch a montré en 1950 que même si les vitesses maximales permises à chacun étaient égales, l'homme pouvait réussir à ne jamais être rattrapé par le lion bien que leurs trajectoires se rapprochent jusqu'à une distance arbitrairement petite. Besicovitch est lauréat en 1950 de la médaille De Morgan de la Société mathématique de Londres et en 1952 de la médaille Sylvester de la Royal Society. Il meurt le 2 novembre 1970 à Cambridge.

— Bernard PIRE

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Écrit par

  • : directeur de recherche émérite au CNRS, centre de physique théorique de l'École polytechnique, Palaiseau

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Bernard PIRE. BESICOVITCH ABRAM SAMOILOVITCH (1891-1970) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

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