Hypostasie

"hypostasie" dans l'encyclopédie

• HYPOSTASE, philosophie

  • Écrit par Lucien JERPHAGNON
  • 1 755 mots

  Du grec hupostasis, ce qui est en dessous, au fond, d'où le sens de dépôt (Aristote), de fondement, de structure, de réalité par opposition à quelque fruit de l'imagination (Aristote). Le terme n'acquiert de sens philosophique que tardivement. L'Épître aux Hébreux, où Jésus-Christ est dit « empreinte de l'hypostase du Père », est la première attestation d'un usage philosophique ambiant.

• DVAITA

  • Écrit par Jean VARENNE
  • 1 315 mots

  Cependant, il ne faut pas oublier qu'a toujours existé une autre tendance qui, à l'intérieur même du vedānta, professait un dualisme (dvaita) véritable : pluralité des âmes, face à un Seigneur unique (le brahman hypostasié en ishvara, « dieu personnel ») ; ressemblance, mais non identité de l'ātman et du brahman ; etc. De ce fait, le salut (mokṣa, « délivrance ») n'est plus la réalisation de l'union de l'ātman et du brahman, mais la « cohabitation » de l'âme et du Seigneur dans un paradis.

• ZHANG XUECHENG [TCHANG HIUE-TCH'ENG] (1738-1801)

  • Écrit par Encyclopædia Universalis
  • 3 180 mots

  Elle hypostasie ici-bas, sur la Terre, le dao du Ciel qui est d'ordre métaphysique (supraphysique, xing'ershang) et ne devient « visible » à l'homme que dans ses manifestations de « fait » (de même, pour Hegel, l'histoire universelle est la réalisation du dessein de Dieu). D'où, sur le plan méthodologique, des conséquences d'un curieux modernisme : l'histoire (shǐ) doit s'en tenir aux faits (shí) et se garder des théories (li).

• MYTHE Mythos et logos

  • Écrit par Clémence RAMNOUX
  • 18 158 mots
  • 1 média

  Reste à apprécier à quelle date le Logos a été hypostasié en entité divine. Il n'est pas impossible qu'il l'ait été en un temps reculé, selon le processus qui a érigé la Dikè en fille de Zeus – le Logos pourrait être un équivalent abstrait d'Hermès ou d'Apollon ; néanmoins, il semble que ce ne fut pas le cas. Les stoïciens ont hypostasié une Raison de l'univers.

• RITES

  • Écrit par Jean CAZENEUVE
  • 20 607 mots

  Selon lui, les rites servent à distinguer le sacré du profane ou bien à faire pénétrer le sacré dans la vie collective ; et le sacré lui-même est le corps social hypostasié, la force et l'autorité collectives représentées par des symboles qui en manifestent la transcendance par rapport aux individus. Il est cependant difficile de réduire, comme le fait Durkheim, le sacré à une émanation de la pression sociale, si l'on songe que certains rites ont, de l'aveu même de cet auteur, un caractère profanateur.