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TRIPOLI, Liban

Liban : carte administrative - crédits : Encyclopædia Universalis France

Liban : carte administrative

Située à 90 kilomètres au nord de Beyrouth, Tripoli (en arabe Trabulus) doit son nom, d'origine grecque, signifiant les trois villes, au fait qu'elle fut le centre de la confédération phénicienne : les Sidoniens, les Tyriens et les Aradiens y occupaient trois quartiers différents, entourés chacun d'une enceinte. Fondée vers ~ 800 par les Phéniciens, elle devint un port prospère ; embellie aux époques séleucide et romaine, la ville continua à se développer au début de la période arabe. Devenue centre du comté de Tripoli, l'un des principaux États francs du Levant (1109-1289), Tripoli resta après la reconquête arabe une des principales « échelles du Levant », débouché de la Syrie centrale et au-delà par les pistes du désert, de l'Irak et du golfe Persique. Depuis la fin du xixe siècle, Tripoli a été éclipsée par Beyrouth. Son port naturel abrité et la facilité du passage vers la Syrie intérieure (par la trouée Homs-Tripoli, entre le mont Liban et le djebel Alaouite) auraient dû favoriser les activités d'échanges et de transit ; mais Tripoli est désormais trop proche à la fois de Beyrouth et de la frontière syrienne. Adossée au rebord du plateau qui flanque les montagnes du Liban-Nord, l'agglomération a maintenant rejoint son port d'El Mina, situé sur une presqu'île, en faisant disparaître une bonne partie des orangeraies et des oliveraies de la plaine côtière. Elle s'étire le long du littoral, au nord, en direction de la raffinerie construite au débouché du pipeline de Kirkouk, au sud, vers le quartier industriel de Bahsas (huileries, sucre, textiles, métallurgie, bois) ; elle déborde de plus en plus sur le plateau voisin à l'est. Deuxième ville du Liban, elle comptait 213 000 habitants en 2003, musulmans dans leur majorité, mais son rôle dans le pays est loin d'être à la mesure de sa population. Tripoli a conservé de son passé glorieux d'intéressants monuments croisés et musulmans : le château Saint-Gilles (xiie-xiiie s.), la Grande Mosquée, diverses madrasas, des caravansérails.

— Jean-Marc PROST-TOURNIER

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Écrit par

  • : agrégé de l'Université, professeur à l'Institut de géographie du Proche et Moyen-Orient, Beyrouth

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marc PROST-TOURNIER. TRIPOLI, Liban [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Média

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Liban : carte administrative

Autres références

  • LATINS D'ORIENT ÉTATS

    • Écrit par Jean RICHARD
    • 3 047 mots
    • 3 médias

    La naissance des États latins d'Orient est la conséquence de deux des croisades organisées par la papauté pour la libération des chrétiens d'Orient. Au cours de la première croisade, des éléments de l'armée des croisés s'établirent successivement à Édesse (fin 1097), à Antioche (1098), à...

  • L'AUTRE RIVE, LE LIBAN (exposition)

    • Écrit par Hélène ERISTOV
    • 1 031 mots

    Du 27 octobre 1998 au 2 mai 1999, l'Institut du monde arabe à Paris a présenté le patrimoine libanais dans sa diversité – outillage préhistorique, idoles phéniciennes, stèles hellénistiques, mosaïques byzantines, icônes melkites –, mais aussi dans la continuité d'une civilisation...

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    • Écrit par Philippe DROZ-VINCENT, Universalis, Elizabeth PICARD, Éric VERDEIL
    • 26 514 mots
    • 18 médias
    ...montagne est en déclin, et la riche plaine du Akkar est pénalisée par des structures agraires inadaptées et par le délaissement de l’État. Surtout, la ville de Tripoli, coupée de son hinterland par la frontière entre Liban et Syrie, lourdement touchée pendant la guerre civile, est incapable de jouer...
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