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SCARRON PAUL (1610-1660)

Des comédies de cape et d'épée

À partir de 1645, Scarron travailla aussi pour le théâtre. Il a écrit en tout neuf pièces. Sept d'entre elles parurent de son vivant ; les deux dernières furent publiées au lendemain de sa mort, en 1662. À cette époque, la comédie espagnole triomphait à Paris. Scarron alla donc chercher ses sujets dans la littérature espagnole, chez Tirso de Molina par exemple et chez Francisco de Rojas. Ces « comédies » de Scarron peuvent surprendre le lecteur d'aujourd'hui par un trait commun : la part du rire y est limitée à certaines scènes, et c'est un valet qui, pour l'essentiel, l'assure. Le reste est surtout romanesque. On y voit des amours contrariées, des passions qui se dévoilent ou qui se heurtent. Et nous comprenons alors que si les pièces de Scarron se présentent comme des comédies, c'est au sens des comedias de capa y espada des Espagnols. D'autres auteurs français, Thomas Corneille, Quinault et bien d'autres, à la même époque, en faisaient autant. Il se distinguait d'eux par la force magnifique de son style. Il faut avoir lu La Fausse Apparence pour comprendre à quel point Scarron fut un grand écrivain.

— Antoine ADAM

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Écrit par

  • : professeur honoraire à la faculté des sciences humaines de Paris

Classification

Pour citer cet article

Antoine ADAM. SCARRON PAUL (1610-1660) [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Autres références

  • LE ROMAN COMIQUE, Paul Scarron - Fiche de lecture

    • Écrit par Christian BIET
    • 1 124 mots

    Ex-abbé galant devenu libertin parisien difforme (une tuberculose osseuse eut raison de son apparence), Paul Scarron (1610-1660) cultive le genre burlesque. Proche de la Fronde, puis protégé de Fouquet, enfin époux de Françoise d'Aubigné – future marquise de Maintenon, épouse morganatique de Louis...

  • BURLESQUE, esthétique

    • Écrit par Bernard CROQUETTE
    • 805 mots

    Mode littéraire qui a fait fureur en France au xviie siècle pendant une dizaine d'années (env. 1643-1653). À genre nouveau, mot nouveau : le terme lui-même est emprunté à l'italien et introduit dans la langue (ou plutôt réintroduit, car il avait déjà été employé, mais avec un sens différent)...

  • COMÉDIE DE CAPE ET D'ÉPÉE

    • Écrit par Bernard CROQUETTE
    • 358 mots

    Genre dramatique fidèlement adapté de la comedia de capa y espada espagnole qui a connu, de 1640 environ à 1656, une grande vogue en France. Les auteurs français — d'Ouville, l'initiateur du genre (L'Esprit folet, La Dame suivante), Scarron (Jodelet ou le Valet maître...

  • FRANÇAISE LITTÉRATURE, XVIIe s.

    • Écrit par Patrick DANDREY
    • 7 270 mots
    ...peines de cœur pour (sou)rire. Mais voici que la veine bouffonne, celle des comédies visant le rire franc, va trouver sa revanche au milieu du siècle avec Scarron, imitateur infidèle des Espagnols. Dans la comedia ibérique du Siècle d’or, les amants tenaient le devant de la scène et maintenaient le fil...
  • MAINTENON FRANÇOISE D'AUBIGNÉ marquise de (1635-1719)

    • Écrit par Jean-Marie CONSTANT
    • 547 mots
    • 2 médias

    Petite-fille du grand poète protestant dont elle porte le nom, Françoise d'Aubigné naquit à la prison de Niort où son père, un débauché, purgeait une peine pour faux monnayage. Baptisée selon le culte catholique, elle reçoit l'éducation huguenote de sa tante madame de Villette qu'elle retrouve en...

Voir aussi