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PALMALES

Appareil reproducteur

Inflorescences et fleurs

Les inflorescences à axe charnu (spadice) constituant l'appareil reproducteur sont protégées par des spathes dures et coriaces et naissent au-dessous des feuilles ou parmi elles. L'inflorescence est plus ou moins compliquée et tous les termes de passage sont observés depuis les grandes panicules terminales des Corypha jusqu'aux épis grêles non ramifiés des petits palmiers néoténiques de forêt. Des séries évolutives se dégagent, révélant des processus de réduction diversement combinés qui affectent le nombre de ramifications (allant d'inflorescences à cinq ordres de branchement jusqu'à des épis apparemment simples), celui des bractées, le raccourcissement des entre-nœuds (allant d'inflorescences lâches à des appareils floraux compacts) et la spécialisation des unités ultimes liées à une ségrégation sexuelle. L'épi, unité de base, de branchu devient simple, puis se réduit à des groupes de fleurs : polyade (par exemple une fleur femelle et cinq fleurs mâles chez Mascareina), diade (une fleur femelle, une mâle ou deux mâles) et fleur solitaire. La formule florale est typiquement celle des Monocotylédones : trois sépales, trois pétales, deux fois trois étamines et trois carpelles. À partir de ce modèle, des variations nombreuses et sensibles s'observent (Corypha) ; elles sont parfois polygames (Chamaerops) et plus souvent unisexuées monoïques, les sexes se trouvant sur des inflorescences séparées (Caryota, Elaeis) ou sur un même spadice (Ptychosperma). Chez les Nypa, les fleurs femelles centrales sont entourées par des épis mâles ; d'autres espèces sont dioïques (Phoenix).

Palmales : inflorescences - crédits : Encyclopædia Universalis France

Palmales : inflorescences

Réductions d'inflorescences et diagrammes floraux - crédits : Encyclopædia Universalis France

Réductions d'inflorescences et diagrammes floraux

Les fleurs femelles sont habituellement plus grandes et moins nombreuses que les fleurs mâles. Les fleurs sessiles, pédicellées ou parfois enfoncées dans les tissus du spadice (Borassoïdées), sont superovariées. Leur périanthe est membraneux, coriace ou scarieux, à éléments libres ou soudés, avec préfloraison valvaire ou imbriquée ; il est absent chez Nypa. L'androcée passe de la multistaminie à la paucistaminie, parfois dans un même genre : Phytelephas compte plusieurs centaines d'étamines par fleur, Socratea vingt à vingt-cinq, Areca vingt-quatre, six ou trois suivant les espèces, Dypsis trois, mais la plupart des représentants n'en possèdent que six. Le pollen est produit en énormes quantités. Une inflorescence mâle de dattier comprend 10 000 à 12 000 fleurs qui libèrent 30 à 60 millions de grains de pollen. La pollinisation est anémophile ou entomophile. La protandrie (maturité des éléments mâles avant les éléments femelles) est générale. Chez plusieurs espèces présentant un intérêt économique, comme le dattier, la fécondation est effectuée artificiellement.

Le pistil est formé de trois carpelles libres contenant chacun un ovule. Ce caractère archaïque fait progressivement place à la syncarpie (Borassoïdées, Lépidocaroïdées, Arécoïdées, Phytéléphantoïdées), accompagnée souvent de l'avortement de deux carpelles.

Fruits

Les fruits sont des baies monospermes ( datte) ou des drupes ( noix de coco). Le mésocarpe est épais et fibreux (coïr de la noix de coco), fibreux et oléagineux (palmier à huile), succulent et sucré (datte). L'endocarpe, très fin chez la datte, est osseux chez la noix de coco et présente alors des opercules de germination. Les fruits de Borassus et de Latania sont des drupes à trois noyaux. Les drupes monospermes des Lépidocaryoïdées sont recouvertes d'écailles dures, disposées en ordre spiralé.

La fructification dure trois mois pour les Nypa, neuf à dix mois pour le cocotier et six ans pour le Lodoicea maldivica ; il est vrai que la graine pèse, chez cette étrange espèce, une quinzaine de kilogrammes. Les fruits sont en général zoochores, parfois hydrochores : ceux de Nypa fruticans [...]

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Écrit par

  • : professeur à l'université de Genève, directeur du département de biologie végétale

Classification

Pour citer cet article

Jacques MIÈGE. PALMALES [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Cocotiers - crédits : John Harper/ Stone/ Getty Images

Cocotiers

Palmiers : aires de répartition - crédits : Encyclopædia Universalis France

Palmiers : aires de répartition

Feuilles - crédits : Encyclopædia Universalis France

Feuilles

Voir aussi