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OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) Topographie des fonds sous-marins

Sédiments

Dans la majeure partie des fonds océaniques, des sédiments surmontent la roche en place (des basaltes principalement). Celle-ci n'apparaît guère à nu que là où une pente suffisamment forte, jointe souvent à l'action de courants vifs, prévient la sédimentation, ou encore dans les endroits où une activité éruptive récente n'a pas laissé un temps suffisant pour que la couche de sédiment masque le substrat rocheux.

On classe les sédiments d'après leur origine en deux grandes catégories : les sédiments terrigènes, issus des terres émergées et amenés à la mer par les fleuves, le ruissellement, les vents ; les sédiments organogènes, constitués par des débris d'organismes. On distingue parfois une troisième catégorie, celle des sédiments hydrogènes, formés par précipitation au sein même des eaux à partir de substances dissoutes. Les sédiments terrigènes (galets, graviers, sables, vases, argiles) sont abondants surtout sur le plateau continental et le talus ; toutefois, l'« argile rouge des grands fonds », qui couvre presque toutes les plaines abyssales et occupe le fond des ravins, est sans doute formée principalement des particules argileuses les plus fines d'origine terrigène, quoiqu'on suppose qu'il puisse s'y ajouter une fraction sédimentaire hydrogène. Quant aux sédiments organogènes, toujours mêlés d'ailleurs à une fraction terrigène plus ou moins importante, ils sont constitués, aux faibles profondeurs, de restes d'êtres benthiques toujours plus ou moins fragmentés et toujours calcaires (sauf près du continent antarctique où les fonds riches en spicules d'éponges sont courants) : algues calcifiées, coquilles de mollusques, débris de coraux, de bryozoaires, etc. Au contraire, les sédiments organogènes du large, où les restes squelettiques ne représentent guère, en général, que la moitié au plus de l'ensemble du sédiment, comportent essentiellement des débris d'êtres planctoniques ; ainsi trouve-t-on des boues siliceuses, à diatomées dans les mers froides et à radiolaires dans les mers chaudes, et, toujours dans les mers chaudes, toute la série des boues calcaires : à foraminifères, à ptéropodes, à coccolithophoridés ; ceux de ces sédiments pélagiques qui vont le plus profondément ne dépassent guère de 4 000 à 4 500 mètres, profondeur au-delà de laquelle on ne trouve plus que l'« argile rouge ».

L'ensemble des fonds et des eaux qui les surmontent, s'étendant depuis la ligne de rivage jusqu'à la rupture de pente du plateau continental, constitue la « province néritique », qui n'occupe que 7 p. 100 environ de la surface totale des océans et des mers, par opposition à la « province océanique », surmontée par les eaux dites « du large ».

— Jean-Pierre PINOT

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Écrit par

  • : membre de l'Institut de France, commandeur de la Légion d'honneur, professeur émérite de l'université de la méditerranée Aix-Marseille-II
  • : professeur à l'université de Bretagne-Occidentale, Brest

Classification

Pour citer cet article

Jean-Marie PÉRÈS et Jean-Pierre PINOT. OCÉAN ET MERS (Géologie sous-marine) - Topographie des fonds sous-marins [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

Médias

Fonds sous-marins - crédits : Encyclopædia Universalis France

Fonds sous-marins

Pacifique du Nord-Est - crédits : Encyclopædia Universalis France

Pacifique du Nord-Est

Répartition mondiale - crédits : Encyclopædia Universalis France

Répartition mondiale

Autres références

  • ACCUMULATIONS (géologie) - Accumulations marines

    • Écrit par Jean-Pierre PINOT
    • 7 916 mots
    • 26 médias

    Les accumulations marines résultent soit de la sédimentation, soit de la construction biologique (cf. récifs).

    La sédimentation est l'abandon de matériaux meubles en cours de transport. L'agent de transport, s'il s’exerce de manière temporaire, donne lieu à des accumulations...

  • ACIDIFICATION DES OCÉANS

    • Écrit par Paul TRÉGUER
    • 2 201 mots
    • 5 médias

    Par sa capacité à dissoudre les gaz atmosphériques responsables de l'effet de serre, l'océan joue un rôle essentiel dans la régulation du climat. Toutefois, l'absorption de l'excès de dioxyde de carbone (CO2) rejeté par les activités humaines (anthropiques) depuis 1850...

  • ADRIATIQUE MER

    • Écrit par Universalis
    • 692 mots

    La mer Adriatique est un bras de la mer Méditerranée situé entre les péninsules italienne et balkanique. À son extrémité sud-est, le canal d'Otrante la relie à la mer Ionienne. Elle mesure environ 800 kilomètres de longueur, avec une largeur moyenne de 160 kilomètres, une profondeur maximale de...

  • AMÉRIQUE (Structure et milieu) - Géologie

    • Écrit par Jean AUBOUIN, René BLANCHET, Jacques BOURGOIS, Jean-Louis MANSY, Bernard MERCIER DE LÉPINAY, Jean-François STEPHAN, Marc TARDY, Jean-Claude VICENTE
    • 24 158 mots
    • 23 médias
    Les plaines côtières de l'Atlantique et du golfe du Mexique se suivent du New Jersey au Yucatán. Leur genèse est étroitement liée à l'évolution de l'Atlantique et aux transgressions et régressions marines qui se sont succédé depuis le Jurassique.
  • Afficher les 130 références

Voir aussi