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MALTE

Nom officiel

République de Malte (MT)

    Chef de l'État

    George Vella (depuis le 4 avril 2019)

      Chef du gouvernement

      Robert Abela (depuis le 13 janvier 2020)

        Capitale

        La Valette

          Langues officielles

          Anglais, maltais

            Unité monétaire

            Euro (EUR)

              Population (estim.) 550 100 (2024)
                Superficie 316 km²

                  Préhistoire

                  Les premiers Maltais furent-ils des marins et des paysans siciliens ?

                  C'est au Ve millénaire (site de Skorba : 4190 ± 160 et 3810 ± 200 av. J.-C., datations par le radiocarbone) que remontent les plus anciennes traces humaines actuellement connues sur les îles. Il s'agit de populations paysannes cultivant du blé, de l'orge et des lentilles, élevant des moutons, des chèvres et des bœufs. Elles occupent des grottes (Ghar Dalam) ou vivent dans des établissements de plein air (Skorba). La présence d'un système économique déjà élaboré, orienté vers la production, correspond manifestement à un processus d'importation. Les céramiques de ces premiers agriculteurs maltais ont des affinités certaines avec la céramique sicilienne (civilisation de Stentinello) et il est vraisemblable qu'il faut chercher sur la grande île l'origine des premiers Maltais connus. L'utilisation de l'obsidienne dès la fin du Ve millénaire, dont l'origine peut être Lipari ou Pantelleria, confirme l'existence de relations maritimes. À une époque où la navigation connaît en Méditerranée un essor rapide, il n'est pas impensable que des traces d'un Néolithique plus ancien, voire celles d'un peuplement épipaléolithique ne soient à terme révélées par la recherche.

                  À partir du moment où on a identifié les populations insulaires, leur évolution paraît s'effectuer sans pression externe essentielle. Le IVe millénaire est marqué par des styles céramiques originaux – dont témoignent des louches, des coupes à pied, des vases à col cylindrique – caractérisés d'abord par une dominante grise, puis par une dominante rouge. Au cours de cette troisième phase (Red Skorba), datée de 3225 ± 150 sur le site éponyme, les influences sud-italiques sont à nouveau sensibles. On trouve en effet dans le coloris des poteries maltaises comme dans leurs éléments de préhension (« trompettes », « bobines ») des affinités avec la civilisation de Diana, vaste complexe installé en Sicile et dans une grande partie de l'Italie péninsulaire qui commercialise jusqu'à Malte l'obsidienne provenant des gisements de Lipari.

                  Hypogées et monde des morts

                  Un nouveau stade est atteint vers la fin du IVe millénaire (phase de Zebbug). Les styles céramiques se modifient sensiblement : on modèle des tasses, des plats tronconiques, des urnes décorées de faisceaux de lignes droites ou courbes. Cet horizon est daté de 3190 ± 150 et de 3050 ± 150. Les affinités les plus sensibles sont encore à chercher en Sicile, où le style de San Cono Piano Notaro connaît des formes parfois proches et un décor de lignes incisées. Mais, dans ce cas, les dates proposées sont généralement plus tardives et, jusqu'à plus ample information, il ne semble pas qu'il y ait concordance parfaite entre ces deux complexes. Les premiers hypogées connus, ceux de Ta Trapna, apparaissent à Malte au IVe millénaire. Creuser dans le roc des tombes collectives pour y déposer les défunts de la communauté devient vite l'un des traits culturels marquants de la Malte préhistorique.

                  Une évolution typologique de ces tombeaux pourrait être mise en évidence : à l'origine petites poches creusées en terrain calcaire à Ta Trapna, ensuite chambres plus complexes de la nécropole de Xemxija présentant parfois des plans polylobés originaux (tombe 5), enfin vaste complexe hypogéique à plusieurs étages et à nombreuses chambres de Hal Saflieni. L'hypogée de Hal Saflieni est l'une des plus importantes tombes artificielles de la Méditerranée. On suppose qu'il fut en même temps un vaste caveau et un lieu de culte. Ici furent déposés les cadavres de plusieurs milliers de personnes, accompagnés de bijoux, d'amulettes, de céramiques. Mais la tombe fut aussi, à sa façon, une sorte de temple. On alla jusqu'à tenter une assimilation[...]

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                  Écrit par

                  • : doyen de la faculté des lettres et sciences humaines de Toulouse
                  • : directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales, professeur au Collège de France
                  • : professeur émérite d'histoire à l'université de Provence
                  • : maître assistant à l'université de Toulouse-Le-Mirail, expert de l'Organisation des Nations unies à Chypre
                  • Universalis : services rédactionnels de l'Encyclopædia Universalis

                  Classification

                  Pour citer cet article

                  Universalis, Jacques GODECHOT, Jean GUILAINE, Jean-Louis MIÈGE et Pierre-Yves PÉCHOUX. MALTE [en ligne]. In Encyclopædia Universalis. Disponible sur : (consulté le )

                  Médias

                  Malte : carte physique - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Malte : carte physique

                  Malte : drapeau - crédits : Encyclopædia Universalis France

                  Malte : drapeau

                  Temple mégalithique, Malte - crédits : G. Dagli Orti/ De Agostini/ Getty Images

                  Temple mégalithique, Malte

                  Autres références

                  • MALTE, chronologie contemporaine

                    • Écrit par Universalis
                  • MINTOFF DOMINIC, dit DOM MINTOFF (1916-2012)

                    • Écrit par Martine MEUSY
                    • 525 mots

                    Homme politique maltais, deux fois Premier ministre (1955-1958 et 1971-1984). Entré au Parti travailliste maltais en 1944, Dominique Mintoff devient député, puis ministre du Travail en 1947. Il démissionne du cabinet pour diriger le parti (1949) et devient une première fois Premier ministre en 1955....

                  • NAPOLÉON Ier BONAPARTE (1769-1821) empereur des Français (1804-1814 et 1815)

                    • Écrit par Universalis, Jacques GODECHOT
                    • 8 337 mots
                    • 18 médias
                    ...expansion française en temps de paix et trouvait difficilement tolérable qu'un seul État contrôlât les côtes continentales de Gênes à Anvers. La question maltaise fut l'occasion de la rupture. Prétextant que les Français n'avaient pas encore évacué certains ports napolitains, les Britanniques refusèrent...
                  • VALETTE LA

                    • Écrit par Pierre-Yves PÉCHOUX
                    • 382 mots
                    • 1 média

                    L'agglomération, qui s'étend autour des ports naturels de la côte nord de Malte choisis en 1530 par les Hospitaliers de Saint-Jean pour abriter leur force navale, inclut depuis lors la capitale de l'île et regroupe, au début du xxie siècle, la moitié de sa population, soit près de...

                  Voir aussi